
Après Papeete, le week-end dernier, la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) organise un second séminaire à l’intention du grand public, ce samedi, à Taravao, pour présenter ses missions de service public et identifier de nouvelles familles d’accueil.
Filles et garçons de 13 à 18 ans
Du côté des jeunes pris en charge, les profils sont variés, “mais tous sont passés devant un magistrat de l’enfance parce qu’ils ont fait une bêtise plus ou moins grave”, explique Liliane Valois, directrice territoriale de la PJJ en Polynésie. “Ils ont majoritairement entre 13 et 18 ans, mais on peut les suivre jusqu’à 21 ans. Ce sont des garçons ou des filles qui ont commis un acte de délinquance. L’analyse de nos chiffres montre que la part des filles augmente d’année en année. On place un jeune par famille, exceptionnellement deux, dans le cadre d’une réponse pénale. Ce n’est pas une adoption, ni un placement de protection de l’enfance. La durée du placement va de quelques jours à quelques mois”.
Ces dernières années, la PJJ a travaillé en faveur de la structuration d’une unité dédiée à l’accompagnement des familles d’accueil, constituée d’une équipe pluridisciplinaire, incluant des éducateurs, une assistante sociale et une psychologue. Le suivi des familles comprend au moins une rencontre hebdomadaire à domicile, avec la possibilité de joindre l’unité à tout moment via un numéro d’astreinte.
“Offrir un cadre de vie stable et serein”
Les familles d’accueil interviennent dans le cadre d’un “bénévolat indemnisé”, à raison de 4.773 francs par jour. Toutefois, la directrice de la PJJ prévient. “Ce n’est pas une ressource sur laquelle la famille doit compter pour vivre. On ne cherche pas des gens à la recherche d’un emploi ou d’une source de rémunération complémentaire, mais qui sont mus par cette envie d’aider des jeunes parce qu’ils s’en sentent capables et qui croient en leur capacité de changement. C’est le jeune qui a besoin d’une famille à un moment donné, pas l’inverse”. Il est d’ailleurs tout à fait possible de travailler en parallèle, à condition d’être disponible pour l’enfant accueilli. “On ne cherche pas des professionnels de l’éducation, juste des bons citoyens, bons pères et mères de famille pour offrir un cadre de vie stable et serein pour qu’on puisse travailler sur son rapport à la loi et sur les difficultés qui sont à l’origine de son passage à l’acte”, précise Liliane Valois.
Actuellement, la PJJ recherche au moins une trentaine de famille pour une quinzaine de jeunes à placer. “Plus le vivier sera important, plus on aura le choix pour trouver ce qui convient le mieux à l’enfant”.
Pour la directrice, l’accompagnement par la PJJ doit être vu comme une seconde chance avec un taux de récidive de 18 % en Polynésie, contre 35 % pour la moyenne nationale.
Pratique
Séminaires des familles d’accueil de la PJJ
- Samedi 09 septembre 2023, de 9 heures à 11 heures, au parc Teaputa (à côté de la gendarmerie), à Taravao.
- Samedi 16 septembre 2023, de 9 heures à 11 heures, à l’amphithéâtre du Criobe, à Moorea.
Tél. : 87 39 86 92