
Il est l’un des agents d’Electricité de Tahiti-Engie qui traite avec ses collègues les quelques 1300 Déclarations d’intention de commencement de travaux (DICT) reçues chaque année par l’opérateur historique.
Lui, c’est Ieremia Delord, un enfant des Tuha’a pae qui a quitté son île de Tubuai en 1997 pour venir à Tahiti y obtenir son BEP en électrotechnique. Avant son embauche en avril 2007 chez EDT-Engie, Ieremia a été militaire engagé pendant 10 ans au sein de l’Armée de Terre dans l’Aisne, en France hexagonale. De retour à Tahiti, il vit avec sa concubine et ses quatre enfants aujourd’hui âgés de 13 ans à 19 ans. Le couple réside du côté de Papenoo.
Selon la réglementation, tout employeur qui exécute des travaux au voisinage de lignes, canalisations et installations électriques (quelle que soit leur tension, qu’elles soient en aérien ou en souterrain), ou plus généralement sur ou sous une voie publique “est tenu d’adresser une DICT à l’exploitant du réseau et d’attendre en retour une autorisation pour effecteur les travaux”.
Ieremia Delord, tout comme son coéquipier Thierry Marsault qui a 5 ans d’expérience, appartiennent à la “division Exploitation” (environ 230 agents selon EDT), et plus précisément à “l’exploitation réseau Nord” même s’ils peuvent être amenés à travailler au sud…
Plus de 1000 demandes chaque année
Sur le terrain, Ieremia va donc donc tous les jours à la rencontre de nouvelles personnes, de nouveaux projets, voire de nouvelles difficultés techniques. “Des fois, les plans ne correspondent pas à la réalité du terrain” explique Ieremia, toujours en tenue de sécurité : chaussures fermées, casque, beaudrier, gilet fluo (en particulier pour les travaux sur la route). “On en avise alors le chargé d’exploitation afin que l’information soit répercutée, jusqu’à la cellule cartographique”.
Avec son appareil de radiodétection, Ieremia est capable de savoir où passent des lignes électriques alors qu’elles sont parfaitement invisibles. Il les localise et les identifie à l’aide d’une bombe de peinture rouge, le code couleur pour EDT-Engie (jaune pour OPT, bleu pour l’eau).
“Le matin, on arrive à 7 heures, on regarde les demandes déposées, on les traite et on part immédiatement sur le terrain. Chaque intervention dure au minimum 30 minutes. Le délai d’intervention d’EDT est au maximum de 4 jours” précise l’agent DICT d’EDT-Engie. “Le demandeur ou le sous traitant sont toujours là, puisque nous devons signer un document en commun. (…) Dans ce métier, j’aime le contact avec les gens, les entreprises… ça n’est jamais monotone.”
Selon Ieremia, plus de 1300 DICT sont traitées chaque année, et moins de 1% d’entre elles entraîneraient des incidents, le plus souvent par des tiers d’ailleurs plutôt que par des prestataires. Les organismes rencontrés sont le plus souvent la direction de l’Equipement, les mairies, l’Office des postes, les sociétés de distribution d’eau traitée, les entrepreneurs en bâtiment…
Une erreur peut être humaine (par exemple un manque d’attention lors de fouilles), technique (par exemple une profondeur de câbles non-détectable ou l’absence de grillages avertisseurs) ou encore organisationnelle, par exemple la méconnaissance des obligations liées à la DICT.
“Mais tout le monde joue le jeu, globalement” rassure Ieremia Delord, qui aime son travail même si celui-ci peut l’amener à travailler le soir ou le week-end. Ce service de dépannage et de repérage d’EDT-Engie est en effet fonctionnel 7 jours sur 7 et 24h sur 24.

(Photo : Damien Grivois)


(Photo : Damien Grivois)

(Photo : Damien Grivois)
Le déroulé classique d’une intervention de Ieremia
Ieremia intervient en équipe avec son collègue Thierry Marsault. Une visite commune de repérage est systématiquement effectuée dès lors que des ouvrages souterrains sont identifiés.
Tous les travaux et fouilles et excavations doivent faire l’objet d’une Déclaration d’intention de commencement de travaux (DICT), à transmettre à EDT au moins une semaine avant le début programmé des travaux.
Ieremia ou ses collègues commencent par vérifier l’absence ou la présence d’ouvrages électriques à proximité du chantier.
Les travaux ne peuvent être entrepris qu’après la transmission par EDT des indications et recommandations nécessaires. “L’employeur doit obtenir l’accord du chargé d’exploitation d’EDT, à qui il doit signaler toute anomalie” poursuit Ieremia Delord. “Lors d’un incident technique, par exemple un câble blessé, une analyse est toujours réalisée entre EDT et l’employeur. Si ce dernier ne prend pas les mesures nécessaires dans les délais prévus, il nous avertit et si une mise hors tension est nécessaire, une attestation de consignation est établie et délivrée à l’employeur intervenant sur le lieu des travaux par le chargé de consignation d’EDT.”
