Le groupe Tapura interpelle Brotherson sur la nomination de Jambet à l’OPH

Le Tapura demande au Président du Pays s'il peut expliquer, "malgré ses engagements politiques et publics", pourquoi il a "défendu avec tant d’ardeur la candidature de Yan Jambet à la direction de l’OPH ?". (Archives La Dépêche)
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Tepuaraurii Teriitahi, représentante du Tapura huiraatira à l Assemblée de la Polynésie française, a adressé le 8 septembre une question écrite au président du Pays Moetai Brotherson, à propos de la nomination de Yan Jambet à la direction de l’Office polynésien de l’habitat (OPH).

Tahiti Infos a par la suite révélé que cette personne avait été condamnée par une juridiction civile à rembourser six millions de francs détournés en imitant la signature de son ancien employeur.

“Interrogé sur le sujet par vos ministres et par la presse, vous avez justifié tout votre soutien à M. Jambet au prétexte que son casier judiciaire était vierge. Vous ne pouvez pas ignorer qu’une condamnation au civil n’est pas portée au casier judiciaire et qu’ainsi votre argument n’est pas recevable” écrit l’ancienne présidente du groupe Tapura à Tarahoi. “Pour autant, et sans épiloguer sur l’inscription ou non au volet B2 du casier judiciaire, il est avéré que sa probité est gravement et durablement mise en doute puisqu’il a reconnu avoir soustrait des fonds au moyen d’une fausse signature, qu’il a demandé un délai pour rembourser son ex-employeur et qu’il n’a pas fait appel du jugement qui le frappe.”

Tepuaraurii Teriitahi rappelle au chef de l’exécutif que lorsqu’il était député, il avait “ardemment défendu à l’Assemblée nationale une proposition de loi visant à rendre inéligible à vie un élu condamné”. Interviewé en mars 2019 par Outremer 360, il avait même déclaré selon le Tapura qu’il “n’y a pas de concession à faire sur la probité des élus”.

Par ailleurs, Le Tapura entend rappeler au Tavini que dans son programme pour ces dernières élections territoriales, Moetai Brotherson s’était engagé à “promouvoir l’intégrité et l’éthique dans les affaires publiques”.

“Aussi, faut-il comprendre que pour vous la probité ne concerne que les élus, et que l’on peut faire des concessions pour les directeurs d’établissements publics amenés, dans le cas d’espèce, à gérer annuellement près de 15 milliards de fonds publics ?” s’interroge la représentante Tapura. “Faut-il comprendre également que pour vous l’intégrité et l’éthique dans la gestion des affaires publiques permettent d’avaliser la gestion d’une personne qui a reconnu devant une juridiction avoir détourné à son profit des fonds privés en falsifiant la signature de sa victime ?”

L’élue Tapura demande au Président du Pays s’il peut expliquer, “malgré ses engagements politiques et publics”, pourquoi il a “défendu avec tant d’ardeur la candidature de Yan Jambet à la direction de l’OPH ?”. Non sans s’interroger sur l’avis qui sera rendu sur cette nomination en commission de contrôle
budgétaire et financier.