Taravao : l’insertion par l’artisanat au centre Ueue Te Aroha

L'atelier forme quatre travailleurs handicapés, qui excellent dans le tressage et la gravure (Photos : ACL/LDT).
Temps de lecture : 2 min.

Géré par l’association Taatiraa Huma Tahiti Iti, le centre Ueue Te Aroha de Taravao accueille 36 personnes handicapées âgées de 20 à 60 ans. Le pôle de travail comprend trois ateliers : espaces verts, cuisine et artisanat. Ce dernier tourne à plein régime avec deux hommes à la gravure et deux femmes au tressage, rémunérés par le Service de l’emploi dans le cadre d’un Stage d’insertion travailleur handicapé (SITH).

Tressage et gravure

Si ces coffrets en pandanus vous semblent familiers, c’est que vous êtes probablement amateur de vin, de fromage ou de chocolat, puisque trois entreprises renommées font appel aux services du centre spécialisé pour ajouter une touche locale à leurs coffrets-cadeaux. Depuis deux ans, ils ont été fabriqués sur place par centaines.

“Je suis au centre depuis 2018. L’artisanat, et surtout le tressage, c’est quelque chose qui me plaît énormément. On fait des coffrets, mais aussi des paniers et des chapeaux. J’ai tout appris ici”, confie Marie-André Gonthier, travailleuse handicapée aussi rodée qu’appliquée.

Dans la pièce voisine, la graveuse tourne à plein régime pour réaliser des pièces uniques, sous le regard bienveillant de Yoam Barff, artisan nacrier et formateur passé par le Centre des Métiers d’Art de Papeete. “Les stagiaires ont la volonté de réussir. Certains avaient déjà des talents de dessin. On travaille beaucoup sur les détails et je leur enseigne mes techniques”, précise-t-il, tout en dévoilant un superbe burgo gravé en dentelle.

“Acquérir des techniques et des connaissances”

“On a professionnalisé l’atelier de nacres, puis on a essayé de proposer d’autres spécialités artisanales, comme le tressage, la confection de bijoux et la peinture sur pareu, surtout qu’il y a une demande de l’extérieur”, confirme Sabine Teikitohe, monitrice-éducatrice depuis 26 ans, qui s’est elle-même formée auprès d’artisanes.

“On essaie de développer des partenariats. On a même des établissements scolaires qui nous commandent des trophées. On propose toujours des tarifs abordables, car même si la qualité est au rendez-vous, on est sur un apprentissage. Le but, c’est de leur permettre d’acquérir des techniques et des connaissances pour faciliter leur insertion professionnelle, dans une entreprise ou pour se lancer eux-mêmes, mais aussi leur insertion sociale”, poursuit-elle. L’argent collecté est ensuite réinvesti en fonction des besoins du centre, notamment matériels.

Outre la période des fêtes de fin d’année, qui promet d’être prolifique, le centre se prépare pour les épreuves olympiques de surf de Paris 2024 à Teahupo’o, espérant pouvoir exposer ses créations aux yeux des visiteurs du monde entier, dans une démarche de partage culturel et d’ouverture aux autres.

Sur le plan sportif, comme chaque année, une équipe prendra le départ de la 30ème édition de la Hawaiki Nui Parava’a, début novembre.

Fabien Teriitaohia, travailleur handicapé :

“Cet apprentissage me permet de me projeter professionnellement”

“Je me suis découvert une passion pour la gravure, qui est un travail très minutieux. Je me suis mis à fond dedans depuis un an grâce à notre formateur. Ce qui me plaît, c’est de travailler toutes ces matières naturelles, comme les nacres, les coquillages et le coco. Je m’applique pour faire de jolis motifs qui font plaisir à voir. Je fais surtout des bijoux et des objets de décoration.

Cet apprentissage, ça me permet de me projeter professionnellement. Je me perfectionne progressivement. J’aimerais en faire mon métier à la maison pour gagner ma vie et avancer”.

Pratique

  • Située à côté des Ateliers Relais de Afaahiti, la boutique du centre est ouverte à la demande des visiteurs, du lundi au vendredi, de 7h30 à 15h30.
  • Tél. : 40 54 82 54
  • Plus d’infos sur la page Facebook du centre.