Le Tapura huiratira, désormais principal parti d’opposition, n’est pas le seul à s’interroger publiquement sur la nomination de Yan Jambet à la tête de l’Office polynésien de l’habitat (OPH) en remplacement de Moana Blanchard.
Le Tavini huiraatira lui-même, majoritaire à Tarahoi depuis les élections territoriales, dit ne pas comprendre le choix de Moetai Brotherson, jusqu’à l’inviter à revoir rapidement sa copie.
Vendredi dernier, le parti indépendantiste s’est réuni pendant plus de 90 minutes en comité de majorité, selon Tahiti Infos qui précise que les 35 élus bleu ciel se sont clairement prononcés contre la nomination de Yan Jambet, à qui il est reproché d’avoir été condamné au civil à rembourser 6 millions de francs à son ancien employeur, Franck Zermati, dont il avait imité la signature, ce qu’il a reconnu.
Oscar Temaru en a remis une couche mardi dernier, en marge des débats de la commission permanente au sein de la “Maison du peuple”, en insistant à nouveau sur le fait que “la probité, la lutte contre la corruption et la moralisation de la vie politique font toujours partie de l’ADN du Tavini huiraatira” et que “cela ne changera jamais”. Deux possibilités seraient avancées, la démission de Yan Jambet ou une intervention directe de Moetai Brotherson pour le démettre de ses fonctions.
“C’est vraiment une erreur de casting, il n’a pas sa place à la direction de l’OPH”, a même déclaré Oscar Temaru qui a aussi estimé, selon nos confrères, que “ce que le président a fait est contraire à l’éthique du parti.” Ambiance.
Face aux suspicions de divisions internes à la majorité qui n’ont pas attendu la survenue du “dossier Jambet”, le Tavini tente depuis des semaines de gommer ou d’atténuer les crispations, en particulier entre les représentants Tavini à l’assemblée de la Polynésie française et le gouvernement formé par Moetai Brotherson.