Le Centre des métiers de la mer dans la tempête

(Photo : CMMPF)
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“Après une première réunion vendredi (15 septembre), nous reprenons les négociations ce soir à 18 heures au ministère de l’Agriculture. J’espère que le ministre a de bonnes nouvelles à nous annoncer sinon on partira en grève demain matin” indique Jean-Paul Urima, représentant de la Fédération de rassemblement des agents des administrations de Polynésie (FRAAP) contacté par La Dépêche.

Le secrétaire général du mouvement a déposé récemment un préavis de grève qui arrive à échéance ce mercredi soir. 

Ce préavis, adressé au ministère de l’Agriculture mais également remis au ministère de la Fonction publique, concerne le Centre des métiers de la mer de Polynésie (CMMPF) qui subirait de “graves dysfonctionnements” déjà signalés à plusieurs reprises cette année.

Le document de 7 pages fait état d’un “mal-être” et d’une “perte de confiance” parmi les agents. Georges A Mai, l’actuel directeur, en poste depuis 2020 est clairement visé puisqu’il est question d’une “gestion” et d’un “management” “défaillants” qui ont pour conséquences la “déliquescence quasi totale des missions de formation professionnelle pour lesquelles cet établissement public et administratif avait été créé” et une “désaffection totale des potentiels candidats en capacité de pouvoir y occuper un poste vacant compte tenu de l’ambiance générale délétère, d’une prépondérance des risques psychosociaux ainsi que de fortes tensions récurrentes et discriminatoires.” 

Plusieurs exemples de défaillances sont citées ayant entraînées des arrêts maladies, un départ à la retraite anticipée, des démissions et des demandes de mutations de la part du personnel. 

“Nous avons fourni de nombreux documents qui attestent des problèmes graves au sein de l’établissement. Nous attendons maintenant que des décisions soient prises” insiste Jean-Paul Urima . Pour lui, si rien ne change, les conséquences peuvent être “terribles” jusqu’à une fermeture de l’établissement. 

La situation des effectifs du CMMPF s’établit à ce jour à 11 postes en contrat à durée déterminée (CDD), 4 postes d’agents titulaires de la Fonction publique territoriale (FPT), un poste de FEDA (agent détaché auprès de l’administration polynésienne) et un poste en emploi fonctionnel (EMPF).

Le responsable de la FRAPP déplore qu’il ne reste aujourd’hui que 4 formateurs dont 3 en CDD et 9 postes vacants. 

Au-delà du mal-être du personnel, la FRAAP, chiffres à l’appui, reproche à la direction une “mauvaise gestion des deniers publics en lien avec la gestion des ressources humaines” et une “gestion erratique, aléatoire, malhonnête et malsaine” du budget alloué au CMMPF.