Au Canada, la Polynésie a plaidé pour la pêche durable et la protection des requins

"Les DCP dérivants, utilisés dans le Pacifique Est par les pêcheries industrielles à la senne tournante, dérivent d'Est en Ouest jusque dans la ZEE de Polynésie française et s'échouent par milliers sur nos côtes" déplore le jeune ministre Taivini Teai.(Photo DCP dérivant : Greenpeace)
"Les DCP dérivants, utilisés dans le Pacifique Est par les pêcheries industrielles à la senne tournante, dérivent d'Est en Ouest jusque dans la ZEE de Polynésie française et s'échouent par milliers sur nos côtes" déplore le jeune ministre Taivini Teai. (Photo DCP dérivant : Greenpeace)
Temps de lecture : 2 min.



La Commission Interaméricaine du Thon Tropical (IATTC) organisait à Victoria, au Canada, sa réunion plénière du 7 au 11 août 2023. L’occasion, pour le Pays de faire avancer certaines problématiques de pêche durable faisant partie des objectifs polynésiens, selon Taivini Teai, ministre en charge du secteur primaire et de la recherche.

La gestion des dispositifs de concentration de poisson (DCP) dérivants est l’une de ces problématiques.
“Les DCP dérivants, utilisés dans le Pacifique Est par les pêcheries industrielles à la senne tournante, dérivent d’Est en Ouest jusque dans la ZEE de Polynésie française et s’échouent par milliers sur nos côtes” déplore le jeune ministre Tavini. “Face aux rappels de la Polynésie française de l’urgence de
traiter cette problématique, des mesures permettant de réglementer la biodégradabilité
des DCP dérivants, et ainsi garantir la réduction de la pollution et des impacts qu’ils
induisent ont pu être adoptés par l’IATTC”.

La Polynésie a aussi “fermement défendu” l’importance de travailler sur la récupération de ces DCP dérivants avant qu’ils ne soient abandonnés par leurs propriétaires et ne s’échouent.

Le représentant de la Polynésie française “a donc travaillé avec la délégation de l’Équateur, qui possède la plus importante flotte de pêche à la senne tournante du Pacifique Est, sur la nécessité pour chaque thonier senneur de récupérer ses DCP dérivants au lieu de les abandonner, et ensuite de coopérer avec les États ou territoires côtiers, afin de faciliter la récupération des DCP dérivants qui n’auraient pas été récupérés par leur propriétaire avant leur entrée dans la ZEE de Polynésie française”.

Cette résolution ouvre ainsi la voie à la mise en œuvre, en Polynésie, de programme de type “FAD watch” (suivi des DCP dérivants), comme celui mis en œuvre à Palmyra, atoll américain au sud de Hawaii avec le concours de The Nature Conservancy, ONG également partenaire du Pays.

Le requin encore beaucoup trop pêché…

Bien que les requins soyeux et océaniques soient déjà protégés dans le Pacifique Est,
d’autres espèces de requins sont encore ciblées par certaines pêcheries dans le Pacifique
Est, et le “shark finning” – découpe des ailerons de requins – est encore autorisé. Face à ce
constat, et considérant l’état critique de la plupart des populations de requins, de
nombreuses délégations ont proposé des résolutions visant à renforcer la protection des
requins.

Un tiers des populations de requins sont menacées d'extinction. L'exploitation de leurs nageoires est considérée comme l'une des principales menaces. (Photo STS)
Un tiers des populations de requins sont menacées d’extinction. L’exploitation de leurs nageoires est considérée comme l’une des principales menaces. (Photo STS)

Face aux oppositions initiales des délégations asiatiques, les autres délégations,
menées par le Canada et les États-Unis, ont proposé une consolidation et une adaptation
des résolutions proposées, et soutenues par les ONG.

La France-territoires a travaillé en bilatéral auprès de la délégation japonaise pour
rappeler l’importance des requins dans la culture polynésienne et leur complète
protection depuis 2012 dans toute la ZEE de Polynésie française. Ainsi, le Japon et les
autres délégations asiatiques ont fini par accepter la nouvelle résolution actant
l’interdiction des lignes à requins, dispositifs permettant de cibler les requins sur les
palangres, l’interdiction du « shark finning » avec nécessité de conserver les ailerons
attachés au corps des requins ciblés, et la “mise en œuvre des bonnes pratiques de
manipulation”
et d’évitement des captures accidentelles de requins pour les espèces non
ciblées ou déjà protégées.

“C’est donc une étape très importante pour la protection des requins dans le Pacifique Est profité de ces discussions pour partager et diffuser ses fiches techniques sur les bonnes pratiques de la pêche palangrière qui s’appliquent déjà dans sa ZEE” selon le Pays.