Anapa Sound : cinq copains bringueurs unis par la musique

Anapa Sound sur scène lors de la Puromu Party 2023 (Photo : Ville de Papeete).
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Tenania Oldham, 32 ans, à la guitare et voix principale, Teva Teariki, 42 ans, au kamaka, Taia Taaviri, 40 ans, au ‘ukulele, Enrico Tamarino, 45 ans, à la basse, et Moetai Tekohu, 29 ans, aux percussions. Si leurs noms ne vous sont peut-être pas familiers, vous avez probablement déjà entendu parler du groupe formé par ces cinq copains bringueurs : Anapa Sound.

Des parcours différents, mais une passion commune

“Teva et moi, on se connait depuis longtemps, car on vient du même district de Vaiaau, à Raiatea. Puis on a appris à se connaître avec les autres à Vairao, où la plupart d’entre nous résident. C’est la musique qui nous a rassemblés, d’abord comme un passe-temps : on jouait pour s’occuper devant le magasin Liki. Suite à notre passage en trio à Fare Ma’ohi, en 2018, on s’est dit qu’on allait agrandir le groupe et se professionnaliser. Aujourd’hui, c’est devenu notre deuxième travail”, confie Tenania, lui-même gendarme. Teva est boulanger, Taia est devenu père au foyer après avoir été perliculteur, Enrico est chef d’entreprise dans le transport et Moetai se consacre à la musique.

Si leurs horizons professionnels sont variés, ils ont aussi pour particularité de représenter quatre archipels polynésiens : Tenania et Teva sont originaire de Raiatea (Société), tandis que Taia est originaire de Arutua (Tuamotu), Enrico de Rimatara (Australes) et Moetai de Ua Pou (Marquises).

Cette diversité est une force pour se démarquer, mais ce n’est pas la seule. “Pour la percussion, on reste dans le style bringue avec le cajon ou le djembé, mais pas de batterie. On met aussi en avant le ‘ukulele. On est des bringueurs avec un style moderne. On a aussi la chance d’avoir plusieurs générations dans le groupe, ce qui nous permet d’avoir un répertoire très large avec des chansons anciennes ou modernes selon le public”, précisent-ils.

Le choix du nom de leur groupe reflète lui aussi une volonté de se distinguer. “Anapa, c’est la clarté ou le scintillement, en référence aux paroles justes et au bon son, parce qu’on tient à jouer avec du matériel de qualité. On est sérieux et disciplinés”, explique Tenania Oldham.

Sur scène plusieurs fois par semaine

Si l’essentiel de son répertoire comprend des reprises, Anapa Sound travaille aussi sur des compositions originales, comme Fetofeto, titre sorti l’an dernier, ou E Poti’i, diffusé depuis quelques jours sur plusieurs radios locales.

Mais le groupe le plus éloigné de Papeete manque de temps pour créer, car son agenda affiche complet. “On n’a plus le temps de répéter, car on a des animations tous les soirs du mercredi au samedi, et parfois même le dimanche. On se produit dans des bars, des restaurants, des hôtels et chez des particuliers, pour des anniversaires ou des mariages, essentiellement à Tahiti”, remarque Taia Taaviri.

À ce jour, l’événement le plus marquant auquel les cinq amis musiciens ont participé reste la Puromu Party 2023, grand concert organisé en février dernier par la commune de Papeete et diffusé en direct TV et web. “On a aussi un record de 11 heures d’animation à notre actif pour un anniversaire : la cliente ne voulait pas que ça s’arrête !”, s’amusent-ils.

Eux aussi souhaitent que cette belle épopée musicale continue pour encore plusieurs années. Si ce rythme effréné est compensé par un complément de revenu, comme à l’origine, les copains de bringue apprécient toujours autant de se retrouver pour partager leur passion pour la musique avec le public.

Ce qui les anime…

Taia : “J’ai commencé la musique à l’âge de 6 ans avec mes tontons et ma famille est une grande famille de chanteurs. La musique a toujours fait partie de ma vie et je partirai avec la musique”.

Teva : “La musique, c’est ma passion. À 7 ans, j’ai commencé à faire des concours de chant et j’ai eu le privilège de chanter avec Angelo et Barthélémy sur scène. Un de mes tontons à Vairao était un bassiste, donc c’est de famille. Merci aux copains : ça nous permet de nous retrouver tous ensemble”.

Tenania : “Avec mon métier de gendarme, je ne vois pas des choses faciles tous les jours, donc ça permet de s’évader un peu”.

Moetai : “À la messe du dimanche au temple protestant, je me suis mis à la guitare avec mes cousins, et je n’ai pas arrêté la musique depuis”.

Tous : “Et Enrico aussi est un fana de musique !”.