Foire agricole : Oléa, 21 ans, a quitté ses études de lettres pour élever des poules

En 2020, alors qu'elle est étudiante à l'UPF, Oléa, âgée de 18 ans, décide de tout lâcher et devient éleveuse de poules pondeuses à Paea. (Photo : SB/LDT)
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En 2020, Oléa est étudiante à l’Université de Polynésie française, en licence lettres et arts. Comme chacun se souvient, cette année est marquée par la crise sanitaire du Covid-19. La jeune étudiante, âgée de 18 ans, décroche peu à peu du cursus qu’elle suit et ressent un besoin de retourner à l’essentiel, de se diriger vers la nature. Elle décide alors de devenir éleveuse de poules.

Sa famille n’est pas particulièrement issue du milieu agricole mais cela n’arrête pas la jeune femme qui est déterminée à poursuivre et réussir dans son choix de carrière. Elle abandonne alors ses études et débute une formation de deux années auprès de professionnels du secteur.

Après deux années à se former, elle obtient, auprès de la Chambre de l’agriculture et de la pêche lagonaire (CAPL), sa carte professionnelle d’éleveuse de poules. Ses parents la soutiennent à 100% dans son projet et lui prêtent les fonds nécessaires pour se lancer.

Oléa est spécialisée dans la vente de poules pondeuses

Le terrain pour son élevage est tout trouvé : ce sera le terrain familial à Paea. Une surface de 2 000 mètres carrés est prête pour accueillir les futures poules d’Oléa. Avec le soutien financier de sa famille, elle fait l’acquisition de 500 poules et montent les enclos pour ses volailles.

Pour créer son entreprise, elle peut compter sur le soutien de la CAPL mais aussi des plus expérimentés du secteur. Elle explique continuer à apprendre au quotidien grâce à ces professionnels. Sa famille n’est jamais très loin non plus. Elle est spécialisée uniquement dans la vente des poules pondeuses, non pas dans la vente des œufs, qui nécessite des agréments spécifiques. Oléa vend aussi bien à Tahiti que dans les îles.

La souriante et pétillante jeune femme participe cette année à sa troisième foire agricole. Elle a pu compter sur l’aide de son père pour monter ses stands. Elle est venue avec une trentaine de poules pour l’évènement. Celles-ci font partie du dernier arrivage. Oléa passe commande une fois par an, dès que toutes ses volailles ont été vendues.

“Quand les poules arrivent, je les mets sous couveuse pendant une semaine. Après, je les mets en cage car, comme ce sont des poussins et qu’ils sont assez agités, je ne veux pas les perdre. Dès que mes poules ont grandi, je les mets alors dans l’enclos.”

“Le poulailler doit être parfaitement propre”

Quand on l’interroge sur les contraintes du métier, la jeune entrepreneuse explique que l’hygiène est primordial quand on se lance de ce type d’affaire. “On a un contrôle une fois par an, au minimum. Là où il faut faire très attention, c’est sur le nettoyage du poulailler. Il faut par exemple vermifuger pour éviter que les poules tombent malades. Le poulailler doit être parfaitement propre. Nettoyer l’eau bue par les poules, l’endroit où elles mangent. La diarrhée et les puces sont, par exemple, des fléaux, chez les poules.”

Précisément, cette foire agricole est l’occasion pour Oléa de partager et d’échanger sur les problématiques communes aux éleveurs. C’est aussi le temps des concours auxquels elle va participer. “L’an passé j’ai gagné le prix du plus beau coq” dit-elle.

Questionné sur ses perspectives, Oléa reste humble et ne veut pas brûler les étapes. “Je souhaite rester avec mes 500 poules pour le moment. J’ai envie de continuer à apprendre. On verra plus tard pour développer l’exploitation.”