Le ministre de l’Education veut mettre en place un conseil de prévention et de concertation contre la violence

(Photo : DR)
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Ce mercredi 27 septembre, Ronny Teriipaia, ministre de l’Éducation, et Nahema Temarii, ministre des Sports, de la Jeunesse et de la Prévention contre la délinquance, accompagnés d’une délégation de la direction générale de l’Éducation et des Enseignements (DGEE), du vice-rectorat, ainsi qu’Henry Burns, champion du fenua, et chargé de mission en charge de la prévention de la délinquance, se sont rendus sur l’île de Bora Bora. 

Un déplacement axé principalement sur le “climat scolaire” et la “recherche de solutions pour lutter contre toutes formes de violences”.

Ce déplacement fait suite aux violents événements qui sont survenus au mois d’avril dernier sur l’île. Une bagarre avait éclaté, blessant plusieurs personnes et conduisant un jeune homme, victime de coups et de traumatismes, à une hospitalisation sur Tahiti. Ces événements font peser un climat de crainte au sein d’une partie de la population de l’île, et semblent malheureusement se banaliser selon d’autres, avec toujours comme principal déclencheur, des rivalités de personnes ou de familles, alimentées par une consommation excessive d’alcool et de drogues. 

La jeunesse polynésienne était donc au coeur des réflexions des rencontres multi-partenariales à Bora Bora. “L’oisiveté, le mal-être, la consommation d’alcool et de drogues de plus en plus précoce et la perte des figures d’autorité ont été identifiées comme étant les principales causes des phénomènes de transgression chez les jeunes” indique le communiqué de la présidence sur ce déplacement à Bora Bora.

La délégation ministérielle s’est d’abord rendue au lycée polyvalent Ihi Tea No Vavaudans le district d’Amanahune, où elle a été accueillie par des danses et des chants préparés par les élèves. Parmi les officiels présents, le tᾱvana Gaston Tong Sang, Dominique Meriguet, proviseur de l’établissement, son adjointe, les conseillers principaux d’éducation (CPE), le secrétariat de direction, et plusieurs professeurs. 

Le seul moyen de lutter contre le déclin, c’est l’éducation de nos jeunes. Faisons parler les mots plutôt que les poings. C’est un travail de longue haleine, cela n’est pas facile, mais tous ensemble, je sais que nous y arriverons. Le constat est amer, nous constatons effectivement une recrudescence des faits de violence dans nos établissements et autour. Qu’il s’agisse de violence ordinaire, de harcèlement scolaire ou d’incivilités, le climat qui en découle n’est pas propice au bien-être de nos enfants et de notre société. Il nous faut, chacun dans nos fonctions et responsabilités respectives, travailler ensemble pour élever les consciences. Il s’agit pour nous, à partir des constats, de faire des propositions afin d’améliorer les conditions de vie de nos jeunes et de notre société” a déclaré le ministre Ronny Teriipaia,

Le ministère de l’Éducation et le ministère des Sports, de la Jeunesse et de la Prévention contre la délinquance, souhaitent développer un plan d’actions qui s’appuie sur “un partenariat fort entre le Pays, les communes, les forces de l’ordre, les confessions religieuses, les équipes pédagogique et éducative, le tissu associatif et des figures connues notamment dans le monde du sport telles qu’Henry Burns, également chargé de mission en charge de la prévention de la délinquance.”

Le ministre l’Éducation a proposé de mettre en place : 

  • Un conseil de prévention et de concertation contre la violence au sein de chaque communauté éducative. Co-présidé par le ministre de l’Éducation, la ministre de la Jeunesse et le maire du lieu d’implantation de l’établissement ;
  • Une série d’actions coordonnées entre les différents représentants de la communauté éducative ; 
  • Un calendrier de rencontres.

Pour clôturer cette tournée ministérielle sur l’île de Bora, les ministres se sont réunis avec les directeurs et directrices d’écoles, les professeurs des écoles volontaires (PE), les représentants des associations de parents d’élèves (APE), et les agents d’entretien. 

Les échanges ont principalement porté sur le système éducatif polynésien “qui doit urgemment être repensé, prenant en compte les spécificités et difficultés de chaque île et archipel de la Polynésie.”