Ce 28 septembre à Papeete, l’Assemblée de la Polynésie française a adopté une résolution relative au soutien au Traité sur l’interdiction des armes nucléaires (TIAN). “Cette action politique vient reconnaître cette nouvelle norme de droit international, actuellement refusée par l’État français, et envoie un message très fort de la part d’un territoire victime de 193 essais nucléaires à Paris” écrit la Campagne internationale pour l’abolition des armes nucléaires (ICAN), une coalition d’ONG, lauréate du prix Nobel de la paix en 2017.
La résolution adoptée à l’unanimité, portée par la représentante Hinamoeura Morgant-Cross (du Tavini Huiraatira), souligne que le TIAN est un Traité de désarmement humanitaire, et que de fait la population de Polynésie française est particulièrement concernée par cette norme. En effet, ses articles 6 et 7 sont consacrés aux obligations d’aider les personnes victimes des armes nucléaires et à la réhabilitation, dans la mesure du possible, des zones contaminées par les essais nucléaires. “Si aujourd’hui la Polynésie ne peut prétendre à cette assistance, la France refusant ce traité, c’est bien un message fort en faveur du TIAN qui a été envoyé à Paris” estime l’ICAN.
“Cette résolution également s’appuie sur une démarche positive, puisqu’il est demandé au Président Macron de bien vouloir dans un premier temps, favoriser la participation de la France aux prochaines réunions des États Parties au TIAN en tant qu’État observateur ; la prochaine réunion se tenant du 27 novembre au 1er décembre 2023 au siège des Nations unies, New York. Et dans un second temps, il est demandé d’ oeuvrer en faveur d’une adhésion de la France à cette nouvelle norme internationale” poursuit l’ICAN.
Le TIAN est entré en vigueur le 22 janvier 2021, il a été signé par 93 États et compte 69 États parties. Toutefois, Sa valeur est d’ordre symbolique car il ne s’applique qu’aux États signataires dont aucune des puissances nucléaires ne fait partie.