La France connaît son mois de septembre le plus chaud jamais enregistré

(Photo by Christophe ARCHAMBAULT / AFP)
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La France connaît son mois de septembre le plus chaud jamais mesuré après des températures exceptionnellement élevées durant l’été, sur fond de réchauffement de l’ensemble du globe en 2023, a annoncé vendredi l’agence météorologique nationale.

“Septembre 2023 est le mois de septembre le plus chaud jamais mesuré en France métropolitaine, avec une température moyenne très largement au-dessus des normales” de la période 1991-2020, a détaillé Météo-France.

Le mois, qui a débuté par une canicule tardive exceptionnelle, sera “entre 3,5 et 3,6°C” au-dessus des normales, “avec une température moyenne de 21,5°C” environ, a précisé la climatologue Christine Berne lors d’un point presse.

Ce record va effacer les précédents pics de 1949 et 1961 dans les archives nationales, qui remontent jusqu’en 1900, et s’inscrit dans une série ininterrompue de 20 mois au-dessus des normales de saison.

“Le changement climatique favorise une extension des vagues de chaleur vers (…) le printemps et vers le mois de septembre, voire début octobre” comme prévu par les modélisations des experts du climat de l’ONU (Giec), a ajouté Mme Berne.

Cette configuration, fruit des émissions de gaz à effet de serre essentiellement issues du recours aux combustibles fossiles par l’humanité, s’est cumulée cette fois à un phénomène météorologique de remontée d’air chaud du Sahara.

“De nombreux records de chaleur pour un mois d’octobre sont menacés” d’être battus avec des prévisions d’anomalies saisonnières énormes, “parfois au-delà de dix degrés“, a ajouté Tristan Amm, prévisionniste, qualifiant l’épisode de “séquence tout bonnement exceptionnelle”.

Le réchauffement climatique cause une élévation des températures plus forte en Europe qu’au niveau planétaire. Alors que le climat mondial est désormais environ 1,2°C plus chaud qu’avant l’ère industrielle, les climatologues estiment que la hausse de température a atteint en France environ 1,8°C.

L’observation en France rejoint toutefois le constat général sur le globe, qui a battu son record trimestriel de températures lors de l’été boréal (juin-juillet-août) et connaît probablement son année la plus chaude de l’Histoire.

Cette situation inédite s’accompagne de son cortège de catastrophes: canicules, sécheresses, inondations ou incendies ont frappé l’Asie, l’Europe et l’Amérique du Nord sur cette période, dans des proportions dramatiques et souvent inédites, avec leur prix en vies humaines et en dégâts environnementaux et économiques.

Face à cette “mécanique implacable”, on “n’a pas encore vraiment pris la mesure du caractère profondément structurel du changement climatique”, a déclaré à l’AFP François Gemenne, auteur dans le dernier rapport du Giec.

bl-jmi/uh/or/jt © Agence France-Presse