
À l’occasion du salon du tourisme, inauguré ce vendredi 29 septembre au parc expo de Mama’o, près de 260 exposants affichent des offres promotionnelles attractives. Si Rangiroa, Huahine ou Maupiti font partie des destinations prisées de cette édition, d’autres territoires plus éloignés, comme Ua Huka, peinent à faire valoir leur charme. Éloignement, prix élevé du billet, Heirani Taiaapu nous explique la réalité de la situation.
Heirani Taiaapu gère, depuis 2013, avec son frère Arii, la pension Mana Tupuna Village, située à Ua Huka aux Marquises. C’est la première attraction immobilière de l’île fondée en 1997 par leur père, Toa. Sur les hauteurs de Vaipaee, l’un des villages principaux de l’île, la pension compte quatre bungalows, accessibles en solo, en couple ou en famille. “Nous privilégions aussi le contact car nous prenons le repas tous ensemble, dans notre salle de restauration commune, pour discuter de notre journée et des plans du lendemain“, explique-t-elle.
Activités pédestres, excursions, balades équestres, Ua Huka “regorge de richesse et d’histoire“. L’île compte cinq petits musées : le musée archéologique, le musée du bois, le musée de la mer, le musée de la géologie et le musée du pétroglyphe. Pourtant, certaines contraintes, en particulier aériennes, entachent l’accessibilité à ce territoire, si sauvage et si authentique.
“Un vrai parcours du combattant”
Pour se rendre à Ua Huka, c’est “un vrai parcours du combattant“, souligne Heirani. Aucun vol direct, mais un twin otter de Zimex Aviation pour Air Tahiti, qui dessert Ua Huka, au départ de Nuku Hiva, le mardi, vendredi et dimanche. “Les discours changent : d’abord la compagnie nous informe que le twin otter sera arrêté et d’autres fois ils nous affirment que la navette sera prolongée. Donc, nous sommes incertains sur notre avenir. Ce qui pose problème, c’est qu’avec le twin otter, les places sont limitées à dix et nous le partageons avec Ua Pou. L’idéal serait d’agrandir la piste de Ua Huka pour pouvoir accueillir un ATR. Depuis 2013, nous avons les mêmes doléances. Jusqu’à aujourd’hui, peu de choses ont été améliorées. On nous dit que c’est trop coûteux de faire un tel projet à Ua Huka“, s’indigne-t-elle.
“Nous voulons soulager les vacanciers”
De plus, “l’an dernier, Air Tahiti proposait un tarif promotionnel vers Ua Huka. Maintenant, depuis que Air Moana est arrivé, la promotion est valable seulement pour la ligne Tahiti-Nuku Hiva. De Nuku Hiva à Ua Huka, nous payons plein tarif, c’est à dire 20 000 F pour seulement 20 minutes de trajet“, déplore Heirani. “Donc, en plus du billet d’avion Tahiti-Nuku Hiva, c’est près de 50 000 F qui est dépensé pour un séjour de vacances. C’est pour cela que nos tarifs ne sont pas excessifs. Nous voulons soulager les vacanciers“, ajoute-t-elle. D’ailleurs, lors de ce salon, la pension de Heirani et Arii est la seule représentante de Ua Huka, alors que l’île en héberge cinq. Une situation qui s’explique notamment par le prix du billet d’avion : “j’ai de la chance d’être ici pour promouvoir le tourisme sur notre île. Je suis la seule représentante de Ua Huka, et je ne me demande plus pourquoi“, dit-elle.
Heureusement, il existe sur le fenua des agences de voyage locales, telles que Manureva Tours, dont les services avantagent Heirani et Arii. “La plupart de la clientèle est locale. Mais les touristes sont nombreux à venir grâce aux agences locales comme Manureva Tours. Parce que, dans la politique de Air Tahiti, ils ne vendent pas Ua Huka et Ua Pou, car la compagnie ne souhaite pas rembourser Zimex Aviation si jamais il y a des soucis techniques avec le twin otter“, conclut-t-elle.

Le salon du tourisme se clôturera le 1er octobre. Près de 260 exposants proposent des offres exceptionnelles qui vous aideront à choisir votre prochaine destination de vacances. Et quelle belle occasion de découvrir les offres proposées pour Nuku Hiva, à l’approche du festival des Marquises, qui se tiendra du 16 au 20 décembre prochain sur l’île.