Mauvaise surprise, mardi 03 octobre 2023, pour l’association Mama Natura, de passage à Papara pour sa 39ème action de dépollution de l’année à Tahiti. Face au cimetière de la vallée Temarua, en contrebas de la route, c’est un dépotoir sauvage que la douzaine de bénévoles de la zone urbaine ont découvert.
Bénévoles et engins communaux
Les pinces, les gants et les sacs-poubelle n’ont pas suffi. La maire de Papara, Sonia Punua, participant elle-même au ramassage, a dû faire appel à des agents et à des engins communaux. Une tractopelle, une drague et deux camions ont été mobilisés face à l’ampleur de la tâche.
Malgré la colère et l’incompréhension, les volontaires n’ont pas baissé les bras, bien au contraire. Ce triste constat renforce leurs convictions et leur engagement. “Ça nous motive encore plus. On donne de notre temps pour la nature et pour les générations futures, nos enfants, tout simplement !”, confie Adeline Yvon, à l’origine de la création de l’association Mama Natura, il y a un an.
Même constat pour Hereiti, résidente de Papara de 34 ans, qui a rejoint l’association depuis quelques mois. “C’était important pour moi de participer à cette opération. Je ne m’attendais pas à trouver autant de déchets. Ce genre d’action, c’est vital, car ça montre l’envers du décor”, souligne la jeune femme.
Un appel à la mobilisation
Cette action fait suite à un premier ramassage sur le littoral de la commune, qui s’était soldé par une “petite” collecte de 26 kg de déchets. Cette fois-ci, le bilan se chiffre en tonnes, avec les problèmes de salubrité associés, dont la présence de rats. Les bénévoles ont tout de même pris le temps de trier les déchets recyclables et encombrants. “Les cannettes seront remises à Père Christophe”, nous a-t-il été indiqué.
Compte-tenu de la quantité de déchets, une seconde journée de nettoyage sera programmée dans les prochaines semaines, probablement un samedi pour encourager les administrés de Papara à se joindre à l’initiative. La date sera communiquée sur les pages Facebook de la commune de Papara et de l’association Mama Natura.
Sonia Punua, maire de Papara :
“C’est un manque de respect”
“On découvre ce dépotoir. Ce n’est pas une zone connue pour ce problème. C’est un manque de respect, en plus en face du cimetière ! J’ai dû faire appel à des agents et à des engins de la commune pour intervenir, parce qu’on ne s’attendait pas à trouver autant de déchets. Je ne comprends pas comment on peut en arriver là. Ce ne sont pas des gamins qui ont jeté leurs déchets ici : ce sont des adultes ! On aimerait bien clôturer pour que ça ne se reproduise plus, mais on ne peut pas, car c’est un terrain privé.
Nous assurons la collecte des déchets ménagers plusieurs fois par semaine pour 15.000 francs par an par famille. Et nous avons mis en place des solutions de paiement à 1.000 francs par mois pour les familles les plus modestes. On récupère aussi les encombrants à domicile pour 1.900 francs. Ce ne sont pas des sommes énormes comparé au vini ou à internet”.
Adeline Yvon, présidente fondatrice de l’association Mama Natura :
“Il faut passer à l’action avec de la sensibilisation et de la répression“
“Nous avons été alertés par un administré. En arrivant ce matin, j’ai halluciné de voir autant de déchets et d’encombrants jetés dans la nature. On a retrouvé des extincteurs, des batteries, des rice-cookers, des écrans TV, une carcasse de voiture, des sacs-poubelle, des vêtements, des tôles, des pneus, etc. Et ce qui me choque, c’est qu’on est juste en face d’un cimetière, pas loin d’une école. Ça fait mal au cœur !
J’avoue que c’est la première fois qu’on voit un tel concentré d’incivisme. Je pense qu’il y a facilement 10 tonnes de déchets et d’encombrants sur une zone de 50 mètres. Je pense qu’on ne pourra pas tout faire aujourd’hui, malgré la mobilisation de la municipalité. On reviendra avec du renfort. L’objectif, c’est de dépolluer et de montrer l’exemple : il faut arrêter de jeter ses déchets n’importe où et se rapprocher de la commune en cas de besoin. Il faut passer à l’action avec de la sensibilisation et de la répression, parce qu’il n’y a pas de planète B”.