Ciguatera à Raivavae, cinq personnes évacuées en urgence à Papeete

(Photo : DR)
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La sortie s’est mal terminée pour des touristes et une partie du personnel du prestataire qui organisait, le 3 octobre 2023, une journée de balade sur l’un des motu au nord-est de l’île de Raivavae aux Australes.

Après avoir dégusté du bec de cane au déjeuner, sept personnes ont rapidement ressenti les premiers symptômes. Pris en charge par l’infirmerie de l’île, en lien avec le Samu, c’est le Casa de l’armée qui a été envoyé sur place pour procéder à l’évacuation sanitaire de cinq personnes en direction de Tahiti, où elles ont été prises en charge par l’hôpital Taaone vers trois heures du matin.

Toxines dans le bec de cane

Un groupe de touristes avait réservé sa sortie motu ce mardi sur l’île de Raivavae. Sur place, ils ont dégusté un délicieux o’eo, un bec de cane préparé par la cuisinière de la pension. C’est à leur retour sur le quai, vers 15 heures, que les premiers symptômes se sont fait sentir. Sept personnes sont tombées malades : cinq touristes, le capitaine du bateau et la plus touchée, la cuisinière qui, selon la propriétaire de la pension, avait mangé la tête du poisson, là où se concentrent les toxines. La jeune femme était déjà au bord du malaise à son retour à terre.

Migraines, vertiges, bouffées de chaleur et vomissements

Tout d’abord, les pompiers de Raivavae ont pris en charge les malades et les ont conduits à l’infirmerie de l’île. Ils souffraient pour la plupart de fortes migraines, des vertiges et des bouffées de chaleur, des vomissements. Quelques heures plus tard, en lien avec le Samu, leur évacuation sanitaire a été décidée. Un couple de touristes, plus légèrement touché, a choisi de rester sur place. Les trois autres vacanciers, le capitaine et la cuisinière de la sortie, ont été transportés à l’hôpital Taone par le Casa de l’armée où ils ont été pris en charge vers trois heures du matin.

YP

D’où vient la ciguatera ?

Tout part d’une algue microscopique appelée Gambierdiscus toxicus, qui colonise les coraux morts. Ce sont ces algues qui produisent les toxines que l’on retrouve dans les poissons. Elles sont d’abord ingérées par les plus petits poissons herbivores, dans le corps desquels les toxines s’accumulent. Ensuite, les poissons carnivores qui les mangent s’intoxiquent à leur tour. Les plus gros poissons sont donc potentiellement les plus toxiques.

Comment l’éviter ?

Il est recommandé d’éviter de consommer des poissons de récifs de grande taille arrivés à maturité, qui ont plus de chances d’avoir accumulé une grande quantité de toxines dans leur chair. Dans tous les cas, il faut éviter de manger la tête, les viscères, le foie ou encore les œufs de ces poissons. Contrairement aux idées reçues, la congélation, le fumage ou un assaisonnement particulier n’éliminent pas la toxicité.