Herehau accouchée en urgence par les pompiers de Taiarapu-Ouest

Une intervention émouvante pour Lucien Firuu, chef de la caserne, et Poehere Tihoni, jeune pompier volontaire, chaleureusement remerciés par les heureux parents (Photos : ACL/LDT).
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C’est l’histoire d’une intervention de routine qui s’est transformée en rencontre hors du commun. Mardi 3 octobre 2023, vers 14 heures, les pompiers de la caserne de Vairao ont reçu un appel concernant une femme enceinte sur le point d’accoucher. “On s’attendait à devoir faire un transport vers l’hôpital de Taravao, comme d’habitude. Mais en arrivant sur place, on a rapidement compris que le travail était plus avancé que prévu”, se souvient Lucien Firuu, chef de centre expérimenté de 60 ans. Après un bilan échangé avec le Samu, il s’est rendu à l’évidence : Herehau Ebbs, 23 ans, allait devoir accoucher à domicile avec près de trois semaines d’avance.

“Tout s’est passé très vite”

“Les contractions sont arrivées d’un coup, 1h30 ou 2 heures avant l’accouchement. Monsieur s’est bien occupé de moi. Il m’a allongée sur le lit le temps de préparer les affaires, car j’avais prévu d’accoucher au Taaone, mais bébé en a décidé autrement. On a finalement appelé les pompiers, car ça devenait trop intense. Je sentais déjà que je ne tiendrais pas jusqu’à l’hôpital. Ils sont arrivés, j’ai perdu les eaux et bébé est née. Tout s’est passé très vite !”, confie la courageuse jeune maman. La petite fille de 3,100 kg et 49 cm, son premier enfant, est née sans encombre. Elle a été baptisée Vairaonui Iriragi en hommage à son district de naissance.

“J’étais stressé”, admet Tamati Tupana, heureux papa de 25 ans qui se souviendra longtemps de cette arrivée fracassante. “Le temps d’aller chercher le brancard avec les pompiers, la tête de bébé commençait à sortir ! On remercie le Seigneur pour ce cadeau dans notre belle commune, et bien sûr les services de secours et toute notre famille. Merci à Roniu pour le prénom donné à notre fille et à Nono d’avoir assisté à l’accouchement”.

“Je n’ai pas hésité : j’ai aidé la maman à pousser”

Parmi les personnes marquées à vie par ces montagnes russes émotionnelles, il y a aussi Poehere Tihoni, pompier volontaire de 32 ans. “Dès que j’ai vu le bébé, je n’ai pas hésité : j’ai aidé la maman à pousser de toutes ses forces. J’ai aidé bébé à passer ses épaules et je l’ai réceptionnée à 14h35. On fait des manœuvres à la caserne pour se préparer, mais c’est assez instinctif, en sachant qu’on était guidés à distance par le médecin du Samu. J’étais émue et heureuse quand le bébé a pleuré, parce que tout s’est bien passé. C’était mon premier accouchement : jamais je n’aurais pensé vivre ça dans ma carrière de pompier !”.

Même retour d’expérience pour le supérieur de la jeune femme. “En dix-huit ans de carrière à Taiarapu-Ouest, c’était mon cinquième accouchement, donc c’est assez rare. Je suis content que tout se soit bien passé, sans complication. Je suis fier de ce que nous avons fait avec Poe”, confie Lucien Firuu.

À l’issue de ces retrouvailles émouvantes, le mot de la fin est allé à Tamati Tupana : “Tout le monde va très bien et on est enfin de retour à la maison après quelques jours à la maternité du CHPF. Il faut assumer maintenant : on fera de notre mieux pour que notre fille ait une vie belle et paisible !”.