La ville de Nouméa annonce que sa prochaine opération “Le Jeudi du centre-Ville” aura exceptionnellement lieu sur deux jours, ces jeudi 12 et vendredi 13 octobre de 10h à 20h, “le temps à peine nécessaire pour mettre à l’honneur Tahiti d’autrefois”.
Au programme : deux jours d’animations sur la place des Cocotiers, une exposition en hommage aux familles polynésiennes venues s’installer en Nouvelle-Calédonie à la fin des années cinquante, des conférences et une exposition de robes traditionnelles.
Plus de 80 exposants feront découvrir leur culture, leur artisanat et leur gastronomie. Deux jours de fête avec au programme des concours, notamment celui du plus gros mangeur de fafaru, de la plus belle “Mama” et même celui de la plus belle poussette décorée. Un défilé en tenues d’antan ainsi que plusieurs concerts et spectacles de danse animeront la place.
Zoom sur les Tahitiens du Caillou
Dans la Salle d’honneur de l’hôtel de ville, la conférencière Maïré Nozeran invitera le public à remonter le temps, précise la ville de Nouméa. Elle reviendra sur les raisons de l’installation des Polynésiens et sur leur adaptation, sur leur contribution au développement de la Nouvelle-Calédonie à travers la culture, l’art et les traditions culinaires.
Jusqu’au 31 octobre, sur les grilles de l’hôtel de ville, une exposition rendra hommage aux familles originaires de Polynésie qui sont venues s’installer en Nouvelle-Calédonie à partir de la fin des années 1950. “Au travers d’une soixantaine de panneaux, l’exposition retrace le parcours de ces travailleurs venus,en quête de travail et d’une vie meilleure, fournir une part importante de la main d’œuvre des grands travaux et de l’industrie du nickel” écrit la ville de Nouméa. “En s’implantant sur le Caillou, les Tahitiens ont su préserver leur culture et partager leurs spécialités et savoir-faire.”
Programme complet : https://www.noumea.nc/noumea-dynamique/actu-agenda/jeudi-du-centre-ville-tahiti-ses-iles-belle-epoque
Les Tahitiens en Nouvelle-Calédonie,
du barrage de Yaté à la filière nickel
“Les flux de population entre la Polynésie française et la Nouvelle-Calédonie sont directement liés aux situations économiques de ses deux territoires français du Pacifique.”Les flux de population entre la Polynésie française et la Nouvelle-Calédonie sont directement liés aux situations économiques de ses deux territoires français du Pacifique.
Dans les années 1950, une grande politique de modernisation du territoire est lancée en Nouvelle-Calédonie. La toute nouvelle société Enercal lance en juillet 1955, la construction du second barrage de Yaté. La main-d’œuvre locale est insuffisante, on fait donc appel aux travailleurs français du Pacifique originaires de Wallis-et-Futuna et de Polynésie française.
Ces derniers arrivent de tous les archipels : îles de la Société (Tahiti, Moorea, Huahine, Raiatea, Bora-Bora, Maupiti, etc.), des Australes (Rurutu, Raivavae, Tubuai, Rapa, Rimatara), des Tuamotu, des Gambier ou encore des Marquises. Beaucoup travaillaient auparavant dans les mines de phosphates de Makatea, dans l’archipel des Tuamotu, qui sont alors sur le déclin.
A la fin du chantier, la plupart des ouvriers sont embauchés par la Société Le Nickel (SLN) ou dans les entreprises de travaux publics. Les grands chantiers et le “boom” du nickel se révèlent ainsi une solution pour faire face au chômage.
Parallèlement s’implantent progressivement de petits commerces tenus par des Chinois-Tahitiens qui ont suivi le courant migratoire vers la Nouvelle-Calédonie. La culture “tahitienne” s’installe durablement dans la vie des Calédoniens par le biais de la musique, de la danse, de la cuisine ou encore de la pêche et du va’a, la pirogue polynésienne.
Au dernier recensement de 2019, 5366 personnes déclaraient appartenir à la “communauté tahitienne”, terme communément employé pour désigner la population originaire de Polynésie française en Nouvelle-Calédonie.
Pour cette exposition, les recherches de témoignages et de documents ont donné lieu à de nombreux échanges, chacun apportant une pierre aux mémoires familiales. Ainsi une trentaine de familles a accepté de se plonger dans le passé et de conter le parcours de leurs parents et grands-parents.”
(Source : ville de Nouméa)