
La jeune association Te Mau Aito 987, par la voix de son vice-président Raphaël Bernard, appelle de ses vœux que les jeunes blessés de guerre polynésiens ne soient pas oubliés lorsqu’ils reviennent sur le territoire.
“Nous avons déjà rencontré Nathalie Salmon Hudry, déléguée interministérielle au handicap, qui a été sensible à notre action (…) Les choses avancent mais en attendant il y a des souffrances” relève Raphaël Bernard.
Lui-même blessé de guerre, directeur d’une société de télésurveillance qui embauche des personnes en situation de handicap, il constate que les jeunes blessés qui quittent les armées et la métropole ne sont pas accompagnés dans leurs démarches de réinsertion en Polynésie.
Concrètement, l’association – qui rassemble des blessés de guerre, des pupilles de la nation, des veuves de guerre et des anciens combattants de Polynésie – souhaite que l’Etat et le Pays facilitent leurs démarches dans le chemin de la reconversion aussi bien physique que professionnel. Actuellement, il n’y a aucune continuité dans le traitement des blessés de guerre entre la métropole et le fenua, et ces militaires abîmés se retrouvent sans soutien particulier face au Sefi, à la Cotorep ou encore la CPS.
“Nous sommes actuellement 130 blessés de guerre au fenua. Et ce sont 800 jeunes qui partent chaque année servir sur les théâtres d’opérations”. “Proportionnellement, l’effort de la jeunesse polynésienne pour le patriotisme est important et ces jeunes ne doivent pas être abandonnés” souligne Te Mau Aito 987. Si la République a déjà donné les signes de reconnaissance à ces militaires, ce n’est pas suffisant pour l’association qui demande un soutien “jusqu’au bout de la reconversion.”
Par ailleurs, afin de faire avancer les dossiers, Te Mau Aito 987 espère la création d’un poste dédié aux blessés de guerre au sein de l’agence de reconversion de la Défense (ARD). A ce sujet, l’association tente d’interpeller les hautes autorités militaires. Ce poste permanent permettrait d’avoir des relations privilégiées avec le Sefi et le monde local du travail (Medef et CPME).
