Chrysanthèmes : la famille Hapairai relève le défi de la Toussaint depuis 30 ans

Atanua et son neveu, Mataute, nous ont ouvert les portes de l'exploitation familiale, au plateau de Taravao (Photos : ACL/LDT).
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Quand Atanua, hôtesse de l’air de 47 ans, n’est pas en vol, elle vient se ressourcer au plateau de Taravao, où ses parents, Mareva et Frédéric Hapairai, cultivent toutes sortes de fleurs. Entre les orchidées et les anthuriums, à moins de trois semaines de la Toussaint, ce sont les emblématiques chrysanthèmes qui demandent une attention particulière.

“Ça fait 30 ans qu’on fait des chrysanthèmes en famille. Il y a des ouvriers, mais avec mes sept frères et sœurs, on vient aider nos parents selon nos disponibilités. Les mo’otua aussi contribuent”, remarque Atanua Hapairai. “Depuis notre naissance, on voit les chrysanthèmes fleurir ! J’aide pour arroser et entretenir, ou refaire la tuyauterie, par exemple. Mais ma passion à moi, c’est plutôt la vanille“, confie Mataute Hapairai, horticulteur de 25 ans.

3.000 pots à faire fleurir à temps

Blanc, jaune, rose, rouge, orange ou mauve, quelle que soit la couleur, chaque année, le défi est le même : être en mesure de fleurir les tombes pour le 1er-Novembre. Pour y parvenir, tout commence au mois d’août. “Ce sont des plants importés des États-Unis, qui sont ensuite mis en pot. L’entretien se fait sur deux ou trois mois selon les variétés. L’enjeu est énorme, parce qu’on ne peut pas être en retard sur la floraison, ne serait-ce que d’un week-end. Il ne faut pas non plus être trop en avance. Cette année, c’est particulièrement difficile pour nous, car la réception de nos plants a été retardée à leur arrivée au Fenua, où les contrôles de la biosécurité qui ont été plus longs que d’habitude”, explique Atanua Hapairai.

Pour maîtriser la floraison des 3.000 pots répartis sous trois grandes serres, il existe plusieurs techniques mises en œuvre grâce à l’expertise familiale. “Chaque pot est alimenté par un tuyau pour contrôler l’apport en engrais, qu’on peut booster. On expérimente aussi d’autres méthodes, dont une qui consiste à mettre les pots sous des bâches pour les plonger dans le noir plus tôt dans la journée, pour compenser les nuits qui sont plus courtes en ce moment. C’est une technique qui permet d’accélérer la floraison”, poursuit Atanua Hapairai. D’autres facteurs sont plus délicats à contrôler, comme les fortes températures, avec lesquelles il faut composer. “S’il fait trop chaud, ça peut les abîmer. Mais il leur faut aussi beaucoup de lumière”.

La famille reste toutefois optimiste. “On fait toujours en sorte que nos clients particuliers et grossistes aient leurs chrysanthèmes à temps !”, assure Atanua Hapairai. Quant au prix de vente, malgré l’augmentation des coûts de transport et d’achat des plants, il ne devrait pas ou peu augmenter. L’an dernier, le pot s’échangeait aux alentours de 2.500 francs.