
Deuxième chemin à gauche, après le cocotier. Ces indications typiques ont leur charme, mais on peut facilement s’y perdre. Taiarapu-Est figure parmi les dernières communes de Tahiti à ne pas avoir encore mis en œuvre son adressage. Une situation en passe de changer, car la municipalité a missionné le bureau d’études Pae Tai Pae Uta (PTPU) pour deux phases préparatoires, annoncées sur Facebook et par voie d’affichage : un état des lieux photographique, du 9 au 31 octobre 2023, suivi d’un recensement sur la base d’un questionnaire franco-tahitien, du 6 novembre au 3 décembre 2023.
Photos et géolocalisation, puis recensement
Lancée en début de semaine, la première phase consiste à photographier et géolocaliser l’entrée de chaque foyer, sans oublier les entreprises, les écoles ou encore les églises, à l’aide d’une tablette et d’un logiciel type Système d’Information Géographique (SIG). Au moins 4.000 relevés devront être réalisés à Taiarapu-Est. À Faaone, Tautira et Pueu, ce premier quadrillage touche déjà à sa fin, tandis qu’il commence tout juste à Taravao-Afaahiti, commune associée qui concentre le plus d’habitations et d’activités.


“On photographie chaque entrée pour définir le choix du support pour la numérotation, et donc les besoins matériels en plus des plaques”, explique Heifare Fare, chargé de projet à PTPU, spécialisé dans le domaine. “On a fait ce même état des lieux à Taiarapu-Ouest, et plus récemment à Ua Pou, aux Marquises. On est aussi intervenus pour l’adressage à Hitia’a O Te Ra, Teva I Uta, Pirae, Mahina et Arue”, précise le superviseur, ravi de contribuer à cette avancée pour sa commune d’origine, en tant que résident de Pueu.
Deux agents recenseurs sont actuellement sur le terrain. Ils sont vêtus d’un chasuble et portent un badge avec le logo de la commune. Si les repérages sont généralement bien perçus par la population, leur mission est toutefois compliquée par la présence de chiens en liberté, notamment dans les vallées.
Fiabiliser, intervenir, aménager
Pour la directrice administrative et financière de Taiarapu-Est, l’adressage est une nécessité. “Ça va nous permettre de fiabiliser nos données de régie, mais les premiers bénéficiaires, ce sont les administrés pour la distribution du courrier et l’intervention des services de secours ou hydraulique, par exemple. Aujourd’hui, on se base sur la mémoire des anciens, que n’ont pas les nouveaux agents. C’est aussi important pour l’aménagement du territoire, car nous sommes quand même plus de 13.000 habitants, avec de plus en plus de personnes qui reviennent vivre à la Presqu’île”.

Ces deux phases préparatoires d’un montant de 10 millions de francs sont financées à 80 % par le Fonds Intercommunal de Péréquation (FIP), volet études. Elles permettront au bureau d’études de chiffrer le coût du matériel et de la pose. Sur ce point, le choix de la commune devrait s’orienter vers des supports “intégrés au paysage” et “fabriqués localement”. Quant au nommage des servitudes, “les noms des terres, des rivières, des lieux-dits et les habitudes de la population” seront privilégiés. Il ne devrait pas y avoir de concertation publique, pour éviter les débats sans fin. L’avis des élus sera toutefois sollicité.
À ce stade, bien que les délais d’instruction des dossiers de subvention soient variables, la pose des plaques est envisagée au deuxième semestre 2024.