Cap sur la course Hawaiki Nui pour l’équipe féminine de Pueu Nui Va’a

Ces Va'a Hine ont entre 20 et 50 ans, et elles s’entrainent tous les jours depuis deux mois (Photos : ACL/LDT).
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Baskets aux pieds, poids et cordes en mains. Ce soir-là, à la marina, les séniors et vétérans de l’AS Pueu Nui Va’a sont restées à terre pour une séance de musculation encadrée par Joël Mao. L’ambiance est aussi conviviale que sérieuse, car l’équipe féminine a un objectif en tête : être sur la ligne de départ de la Hawaiki Nui 2023, les 1er et 2 novembre, pour les deux étapes de 15 et 26 km entre Taputapuatea, Uturoa et Tahaa.

Une préparation physique et financière

Pour être à la hauteur de cette épreuve emblématique, les 8 rameuses engagées dans ce projet suivent un entrainement intensif depuis deux mois. “On se retrouve tous les jours, soit pour ramer, soit pour courir, soit pour faire de la musculation. Le samedi et le dimanche, c’est long line (session de rame longue distance, ndlr)”, détaille la présidente du club numéro 111, Jennifer Fare, aux commandes depuis deux ans. Initialement mise au défi par une amie de participer à la Hawaiki Nui Va’a, la présidente renouvelle cet engagement depuis quatre ans.

Pour ce genre d’événement, la préparation est physique et mentale, mais aussi logistique et financière. “On a organisé un bal le 2 septembre à Tautira pour récolter des fonds pour pouvoir payer le bateau accompagnateur, l’envoi du V6 que nous louons pour plus de confort pour les filles, le logement, le ma’a, les billets d’avion de l’équipage et des 4 accompagnateurs, etc. Il faut compter 800.000 francs”, indique la présidente. L’association a aussi reçu des subventions du Pays et de la commune de Taiarapu-Est pour mener à bien ses projets, dont l’acquisition prochaine d’un nouveau V6.

Faire “aussi bien ou mieux” qu’en 2019

Après les championnats du monde et les courses du Heiva, l’équipe féminine de Pueu Nui Va’a s’apprête donc à mettre à nouveau le cap sur Raiatea pour cette 30ème édition. “En 2019, on est arrivées troisièmes. C’est notre meilleur résultat, donc on va essayer de faire aussi bien ou mieux, mais on sait qu’il y a de très bonnes équipes face à nous, comme Teva ou Ihilani. C’est aussi l’occasion de faire connaître notre club, de représenter la Presqu’île et de ramer ailleurs pour les filles. Et il ne faut pas oublier que c’est la plus grande course de l’année !”, souligne Jennifer Fare.

“On fait ce qu’on peut avec nos petits moyens”, poursuit Tiahani Teraaitepo, entraineur du club depuis bientôt un an. À 28 ans, cet ancien rameur de Maire Nui à Tautira s’apprête pour sa part à vivre sa première Hawaiki Nui Va’a sans ramer. “J’ai participé plusieurs années en junior, où nous étions arrivés deuxièmes, puis en sénior jusqu’à l’année dernière. Cette année, c’est un gros changement pour moi, car je ne serai pas sur la pirogue. Mais je serai là pour les soutenir !”.

Pour certaines, c’est une première, pour d’autres, c’est devenu un rendez-vous annuel. Mais pour toutes ces Va’a Hine, quel que soit le résultat, ce sera un moment fort de cohésion et de dépassement de soi.

Vairani Vanaa, 38 ans, capitaine, et Carole Rousset, 49 ans, nouvelle recrue :

“Il faut aller jusqu’au bout”

Vairani (à droite) : “Ce sera ma quatrième Hawaiki Nui. J’ai été bercée par la rame depuis petite, vu que mon papa était rameur. Je m’entrainais pour le plaisir, mais je n’aurais jamais imaginé participer un jour à cette course. Et puis, au fil du temps, on se dit : pourquoi ne pas faire un peu plus et se lancer dans la compétition ? C’est l’événement phare de l’année, l’occasion de ramer face à des équipes des Raromatai, qui sont très fortes. C’est motivant de ramer avec plein d’autres équipes féminines. J’espère qu’on sera nombreuses !”.

Carole (à gauche) : “C’est la première fois que je participe à la Hawaiki Nui. Ça fait un an que je suis là, donc ce n’est que ma première année de rame. Je ne savais même pas ce que c’était avant d’arriver, mais j’ai été accueillie à bras ouverts ! Au départ, c’était pour essayer, puis on se projette, et une fois qu’on s’investit dans l’entrainement, il faut aller jusqu’au bout. Maintenant, j’en rêve ! Tout le chemin parcouru jusqu’ici au niveau de la préparation, c’est déjà une belle expérience, très enrichissante”.