L’écart des prix se réduit entre la métropole et la Polynésie

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L’Institut de la statistique de la Polynésie française (ISPF) publie les résultats de l’enquête de comparaison spatiale des prix 2022. Les prix à la consommation entre la Polynésie française et la France métropolitaine demeurent plus élevés de 31% au fenua. Mais en 2016, l’écart était de 39%.

Nadine Jourdan,
directrice de l’ISPF.

Entre 2016 et 2022, l’écart moyen des prix s’est réduit de 8 points ! Il atteignait en effet +39% en 2016 alors qu’il est de +31% en 2022. Cette évolution de l’écart est le résultat de l’évolution des prix des paniers de consommation au cours de la période.

Evolution différente selon les secteurs

Les écarts entre la métropole et la Polynésie se sont réduits dans les transports aériens, les communications, les assurances et l’alimentation. L’écart a augmenté dans l’hôtellerie-restauration. Telles sont, en partie, les conclusions de l’enquête de comparaison spatiale des prix 2022.

Cette enquête est nationale, elle a eu lieu en France et en Outre-mer. L’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) a relevé les prix en France métropolitaine et dans les départements d’Outre-mer. Les instituts des territoires se sont chargés des relevés de prix locaux. Cette enquête a eu lieu en mars et avril 2022. La précédente avait eu lieu en 2016. Elle a lieu normalement tous les 5 ou 6 ans, mais le Covid a allongé les délais. 

9 000 prix de produits relevés

Les relevés de prix ont été faits sur des produits identiques ou bien comparables à qualité et gamme équivalentes. L’enquête a porté sur plus de 9 000 produits (500 grandes familles comprenant chacun 15 à 20 références). L’enquête révèle des différences de prix de produits et de surcoûts de consommation.  

Pour que les comparaisons soient possible, il a fallu établir des paniers de consommation. “Cette question est fondamentale”, insiste Nadine Jourdan, directrice de l’ISPF. “Nous avons établi un panier de consommation polynésien, un panier de consommation métropolitain et nous avons calculé la moyenne des deux.” Il y a des différences de composition entre ces paniers. Par exemple, la part de l’alimentation dans le panier polynésien est de 25% contre 15% pour le panier métropolitain, la part des transports de 19% contre 14% pour le panier métropolitain, de 18% contre 16% pour le logement et de 9% contre 14% pour les biens et services divers (soins personnels, assurances).

Prix plus élevés que ce soit un panier type métropolitain au fenua ou un panier polynésien

L’ISPF a mesuré les surcoûts entre le prix d’un panier métropolitain acheté en Polynésie, le prix d’un panier polynésien acheté en Polynésie. Elle a également établi une moyenne de consommation.  Dans tous les cas, le prix d’un panier de consommation est plus cher en Polynésie. 

Un ménage consommant un panier métropolitain voit sa dépense augmenter de 44% quand il l’achète au fenua. Quand il consomme un panier polynésien, il dépense 19% de plus. Les prix demeurent plus élevés en Polynésie française pour l’ensemble des grandes catégories de produits à l’exception des transports. Les prix des transports sont en moyenne inférieurs de près de 1% du fait des prix des carburants. Les prix du carburant au détail sont inférieurs de 25% en Polynésie par rapport à l’hexagone.

Se nourrir coûte cher en Polynésie à l’exception des poissons frais

Les écarts sont principalement dus aux produits alimentaires. Parmi ces produits alimentaires, les écarts de prix sont les plus élevés pour les produits laitiers, charcuteries, boissons, produits sucrés de confiserie. Se nourrir coûte plus cher en Polynésie pour l’ensemble des produits alimentaires à l’exception des poissons frais comme le thon et de certaines viandes provenant des pays du Pacifique comme le bœuf de Nouvelle-Zélande par exemple. 

Cette enquête permet, comme le rappelle Nadine Jourdan “d’objectiviter les observations”. Elle est un état des lieux qui confirme ou non les constats du quotidien. 

DB