En novembre 2022, les entreprises Couleur Cacao et Coconut Me ont respectivement remporté les premier et deuxième prix du concours organisé dans le cadre du salon Made in Fenua.
Après la joie, place à la déception : ils ont récemment appris que “les dépenses non engagées sont gelées” suite à la contestation des élections à la Chambre de Commerce, d’Industrie, des Services et des Métiers (CCISM), et donc, que cette aide de promotion à l’export est compromise. Or, les frais liés à la participation des deux lauréats au salon Made in France, du 9 au 12 novembre 2023, à la Porte de Versailles, à Paris, devaient être pris en charge par la CCISM.
“On gagne un prix et ça se retourne contre nous”
Un coup dur pour les deux petites entreprises qui planchent sur ce projet depuis plusieurs mois. “On est un peu en colère d’apprendre ça par hasard à trois semaines du départ. On était loin d’imaginer qu’une telle situation pouvait arriver. On gagne un prix et c’est comme si ça se retournait contre nous”, déplore Sarah Bourgeon, gérante de la chocolaterie-pâtisserie de 9 salariés.
“On a produit 3.000 tablettes, soit cinq fois plus que d’habitude, avec tous les frais que ça engendre entre la récolte des fèves, la transformation, l’emballage, etc. J’ai déjà du matériel de décoration sur Paris et deux personnes qui ont posé des congés pour venir m’aider, des rendez-vous au salon avec de grandes entreprises : annuler, ce serait donner une mauvaise image de la Polynésie à l’export”.
La cheffe d’entreprise comptait sur cet accompagnement “essentiel” de la CCISM, qui consistait notamment en la prise en charge du stand et d’une partie du fret, que se chiffre entre 500.000 et 600.000 francs pour Couleur Cacao.
“C’est beaucoup de temps, d’énergie et de trésorerie”
Même constat chez Coconut Me pour Thierry Chaussinand, avec différents engagements à honorer et 100 kilos de cosmétiques prêts à expédier.
“On est des petites structures. C’est beaucoup de temps, d’énergie et de trésorerie mis au service de la préparation de ce salon, qui représente quand même 100.000 visiteurs. Il faut assurer et c’est une superbe opportunité ! On ne peut pas tout annuler d’un revers de la main sous prétexte de pe’ape’a à la Chambre de Commerce”, remarque le gérant de la société de 4 salariés, sans compter les fournisseurs des îles.
Verdict ce vendredi ?
Mercredi 18 octobre 2023, en début de soirée, une visioconférence en commun avec la CCISM n’a pas permis de rassurer les deux entrepreneurs.
“On nous dit qu’on aura une réponse définitive ce vendredi, mais ce sont encore 2 jours sans avancer ! La direction générale de la CCISM va demander un rendez-vous avec son ministère de tutelle, le ministère de l’économie et des finances, auquel nous aimerions assister pour défendre nous-mêmes nos entreprises. On n’est pas là pour créer des problèmes, mais pour trouver des solutions”, conclut Sarah Bourgeon, qui se serait bien passée de ce stress superflu à l’approche de ce grand événement.
