Assemblée nationale – Des élus accusent la majorité de “mépris” envers Legayic

Le Huffington Post rapporte que lors de l' intervention de Tematai Legayic, "des rires ont été entendus dans l’hémicycle, y compris sur le banc des ministres et de la part de la Première ministre Élisabeth Borne". (Photo AN)
Le Huffington Post rapporte que lors de l' intervention de Tematai Legayic, "des rires ont été entendus dans l’hémicycle, y compris sur le banc des ministres et de la part de la Première ministre Élisabeth Borne". (Photo AN)
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Plusieurs élus de l’Assemblée nationale issus de la gauche se sont émus, ce samedi 21 octobre, de la réaction amusée voire franchement hilare de membres du gouvernement et de la présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet au moment de l’intervention, la veille, du député GDR de Polynésie française, Tematai Le Gayic, rapporte ce jour le site Huffington Post.

Dans une séance consacrée au vote des motions de censure déposées en réaction au 49.3 sur le premier volet du budget 2024, l’élu de 23 ans est revenu sur l’histoire et l’usage de ces outils constitutionnels. “Vous êtes dans votre droit d’utiliser le 49.3 et le Parlement est dans son droit d’utiliser la motion de censure”, a-il déclaré, invoquant Michel Debré. “C’est assez cocasse. Parce que vous n’avez pas la majorité pour faire passer un texte donc vous êtes obligés d’utiliser le 49.3 (…) mais on n’arrive pas non plus à avoir une majorité sur une motion de censure. Personne n’arrive à avoir de majorité”, a lancé le député polynésien, orateur du groupe communiste.

Le Huffington Post rapporte qu’à ce moment de son intervention, des rires ont été entendus dans l’hémicycle, y compris sur le banc des ministres et de la part de la Première ministre Élisabeth Borne.

Ces réactions des membres de la majorité ont “provoqué l’agacement” d’élus de gauche. “Ce petit rire ostentatoire accompagnant le ’merci beaucoup, mon cher collègue’ à la fin de cette vidéo me dégoûte. Je ne sais pas le dire autrement. Il porte en lui une connivence avec des siècles de condescendance, de paternalisme, de mépris et de domination”, s’est offusqué l’eurodéputé écologiste David Cormand. Manuel Bompard de la France Insoumise y a vu pour sa part “mépris et arrogance”, “la marque de fabrique de la petite caste politique qui dirige la France“.

Il est constant ce mépris de classe à l’Assemblée. Si on parvenait à le montrer davantage, on comprendrait bien mieux le ressort du macronisme“, a surenchéri la députée écologiste de Paris Sandrine Rousseau.

La secrétaire d’État chargée de la Jeunesse et du SNU Prisca Thévenot a réfuté les accusations. “Il n’y a aucun mépris de classe. Simplement des sourires soulagés car enfin nous avons entendu un propos clair, franc et sans polémique après 1h de propos théâtralisés“, a-t-elle répondu sur X (ex-Twitter).