Journée des Nations Unies : le drapeau onusien flotte sur le fenua

Le 26 octobre dernier, une première modification du règlement intérieur, portant notamment sur la création de la commission sur la décolonisation était adoptée. Un nouveau projet de modification a été proposé par Antony Géros. Il sera étudié le 5 décembre en commission des institutions. (Photo : SB/LDT)
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Adoptée le 26 juin 1945, la Charte des Nations Unies, qui définit les buts et les principes de l’organisation internationale, est entrée en vigueur le 24 octobre 1945. Depuis, cette journée est reconnue comme étant la journée de l’Organisation des Nations Unies (ONU).

Pour le Tavini huiraatira, depuis le17 mai 2013 et la réinscription du Pays sur la liste des territoires non-autonomes de l’ONU, la journée du 24 octobre a, par conséquent, une connotation toute particulière. Et il n’était pas concevable de ne pas célébrer l’évènement en ce jour.

A ce titre, les institutions du Pays que sont la Présidence, l’Assemblée de la Polynésie française (APF) et le Conseil économique, social, environnemental et culturel (CESEC), mais aussi les communes de Paea et Faa’a ont procédé à la levée du drapeau bleu ciel de l’organisation internationale. Une couleur de drapeau qui en rappellera une autre.

Vive émotion pour Antony Géros, président de l’APF

A l’assemblée de la Polynésie française, l’évènement ne s’est pas résumé à faire flotter le drapeau de l’ONU dans le ciel du fenua. Après les discours, étaient organisées différentes conférences publiques avec comme objet, par exemple, “l’organisation mondiale au service de la paix et des peuples” ou “le bilan d’étape de dix années de réinscription de la Polynésie française à l’ONU”.

C’est non sans émotion qu’Antony Géros, le président de l’APF, a ouvert les festivités. Pour celui qui souhaite relier durablement l’APF à l’ONU, voir le drapeau bleu des Nations Unies flotter sur le Pays était une promesse qu’il s’était faite. “Je m’étais promis qu’on allait lever le drapeau de manière plus transparente et ouverte et on l’a fait officiellement ce matin. C’est chargé d’émotion qu’on l’a fait.”

Dans son discours, plus axé sur l’ONU et la paix que sur le processus engagé par le Tavini auprès de l’organisation, il n’a pas oublié celui qui est, selon lui, à l’origine de tout cela, Oscar Temaru. “Notre président était parmi nous, Monsieur Temaru, qui est a l’origine de toute la démarche que nous avons entreprise pour arriver à une reconnaissance multilatérale de l’ONU et de ses actions dans le monde et notamment en faveur de la décolonisation.

L’absence du président Moetai Brotherson remarquée

Le président du parti présent, mais absence remarquée du président du gouvernement, Moetai Brotherson, en déplacement à Raiatea, à la veille du conseil des ministres délocalisé sur l’île sacrée. Absence regrettée par le président de l’assemblée. Sa ministre des Solidarités et du Logement en charge de l’Aménagement, de la Famille et des personnes non autonomes, Minarii Galenon, était présente pour officier en lieu et place du chef de l’exécutif.

Dans son discours, la ministre, en plus d’un message de paix universel, a souhaité faire passer un message à la France, celui de ne pas faire retirer le Territoire de la liste des pays à décoloniser. Des relations avec la métropole qu’elle voit aujourd’hui d’un bon œil. “Je pense que la France sera aujourd’hui plus conciliante car il y a une belle entente entre notre président du gouvernement et l’Etat français.”

Un Etat français présent également à l’assemblée pour cette journée, en la personne du Haut-commissaire, Eric Sptiz. “Nous vivons des moments tellement cruels au Proche-Orient et à l’est de l’Europe. Il était important de réaffirmer un certain nombre de valeurs que la France partage et affirme haut et fort avec la Polynésie (…) Il est vrai que la société polynésienne est encore porteuse de valeurs de partage, d’amour, d’entraide. On ne fait qu’un. Ce sont des valeurs qui se sont un peu perdues en métropole. Elle (la France, Ndlr) pourrait prendre la Polynésie française comme exemple.