OPH – Oraihoomana Teururai : équilibre budgétaire et trésorerie en ligne de mire

Oraihoomana Teururai a été nommé à la tête de l'OPH le 22 septembre. Pour le nouveau directeur l'objectif est clair: apporter des changements structurels et permettre à l’office de retrouver un équilibre budgétaire et de trésorerie. (Photo : Communication OPH)
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La Dépêche de Tahiti est allée à la rencontre de Oraihoomana Teururai, nouveau directeur de l’Office polynésien de l’habitat (OPH) depuis le 22 septembre. Âgé de 33 ans, le natif de Maupiti, qui était, avant ses nouvelles fonctions, directeur de la Délégation à l’habitat et à la ville, revient sur son parcours, sur les quatre milliards d’impayés de l’office et présente les grands projets à venir pour l’établissement.

Relever des défis

Agent contrôleur au Contrôle des dépenses engagées, directeur des ressources humaines adjoint au Centre hospitalier de la Polynésie française (CHPF), conseiller technique chargé du logement au sein du cabinet ministériel de Jean-Christophe Bouissou, directeur de la Délégation à l’habitat et à la ville et enfin, directeur de l’OPH : Oraihoomana Teururai, diplômé d’un Master 2 en droit des biens et des successions, aime relever les défis. En prenant la tête de l’OPH, il n’a pas accepté l’un des moindres. Selon lui, l’objectif est d’ailleurs clair : apporter des changements structurels et permettre à l’office de retrouver un équilibre budgétaire et de trésorerie.

“Economies en interne et une mobilisation des ressources exceptionnelles du Pays”

Parmi les actions immédiates à mener : payer les quatre milliards d’impayés aux divers prestataires et fournisseurs “qui participent à la mise en œuvre de la politique du logement social. Le processus a d’ailleurs commencé, informe le directeur de l’EPIC. Il explique la raison des impayés par “des dysfonctionnements en interne et des causes externes…”

Pour accélérer le paiement, Oraihoomana Teururai sait que cela devra passer par une évolution du cadre d’intervention de l’OPH. Selon le directeur, les cadres organisationnel, fonctionnel, stratégique et financier devront évoluer avec pour but de “reconstituer la trésorerie de l’établissement afin de payer fournisseurs et prestataires.” Enfin, poursuit le diplômé en droit “cela ne pourra se passer sans des mesures d’économies en interne et une mobilisation des ressources exceptionnelles du Pays.

Un taux de recouvrement de loyers de 70%

Autre cheval de bataille du nouveau responsable de l’office. Les loyers impayés. Oraihoomana Teururai, sans donner un montant précis du manque à gagner, explique que le taux de recouvrement des loyers, à l’OPH est de 70 %, contre plus de 90 % dans le privé. “On a été sur une politique très sociale, voire très solidaire. Aucun bailleur social n’affiche un taux d’impayés comme le notre. Ça tient d’une politique sociale qui a été assumée pendant des années.”

Comment récupérer ces impayés ? Le directeur de l’OPH préfère jouer la carte de la sensibilisation et de la responsabilisation des bénéficiaires des logements sociaux. “Nous souhaitons promouvoir la proximité avec les locataires mais aussi les responsabiliser sur le paiement de leurs loyers.” Il n’est pas pour autant exclu, pour l’avenir, un renforcement et plus de contrôle dans l’acceptation des dossiers.

Exporter le savoir-faire de l’OPH

Oraihoomana Teururai n’a pas pour seule ambition de gommer et réparer les loupés du passé. Il a une vision sur le long terme pour l’OPH et compte utiliser à bon escient le caractère commercial de l’office. En plus de vouloir promouvoir des logements du futur de plus en plus respectueux des enjeux environnementaux, il souhaite voir l’OPH répondre à des missions de services publics.

Par exemple, répondre à un besoin de la Direction de la santé qui est de construire des logements pour les soignants dans les archipels éloignés. Trois fare ont d’ores et déjà livrés dans ce sens aux Marquises. Et d’aller encore plus loin “Pourquoi ne pas faire de même dans l’éducation ?”, interroge t-il.

Autre point sur lequel souhaite travailler Oraihoomana Teururai : l’exportation du savoir-faire de l’OPH. “Le savoir-faire de l’OPH, tant au niveau des plans et que des process de construction des fare est regardé avec beaucoup d’intérêt en Nouvelle-Calédonie et en France. Nous avons une maîtrise du bois ici qui n’existe pas ailleurs. C’est surprenant mais c’est ainsi. De plus, nous avons des logements très résistants qui ont fait leurs preuves lors de conditions météorologiques difficiles.”