Liquidation des Sofitel de Bora Bora : “on va continuer à se battre”

Les salariés vont "continuer à se battre", expliquent Tita et Tania, délégués du personnel dans les deux Sofitel. Toutes deux indiquent qu’il est d’ores et déjà prévu de faire appel de la décision. (Crédit photo : Sofitel Bora Bora Marara Beach Resort)
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En avril dernier, nous annoncions la reprise des deux établissements, le Sofitel Marara Beach et le Sofitel Private Island par le groupe Royal Polynesia, représentés par Christina Teihotaata.

Les deux hôtels avaient été placés en redressement judiciaire, le 26 septembre 2022 pour le premier, le 10 octobre 2022 pour le second. Le plan de reprise prévoyait, entre autres, qu’une vingtaine de salariés des établissements soient conservés à leur poste.

Le dossier proposé par le groupe Royal Polynesia l’emportait ainsi devant deux autres propositions de reprise, alors que trois autres potentiels repreneurs avaient été écartés avant jugement. Parmi ceux-ci, Arkan Hermes Centauri, un groupe du moyen-orient.

Celui-ci avait alors interjeté appel de son éviction, considérant qu’il avait eu trop peu de temps pour finaliser son dossier de reprise et les garanties de son offre. En juillet, la cour d’appel lui avait donné raison, renvoyant ainsi l’affaire devant le tribunal mixte du commerce (TMC).

Une soixantaine d’employés licenciés

Ce lundi 23 octobre, la juridiction a donc été une nouvelle fois amenée à se prononcer sur ce dossier. Quatre offres de reprises étaient étudiées. Et malheureusement aucune d’entre elles n’a été retenues, sonnant ainsi le clap de fin pour les deux hôtels de la perle du pacifique et le licenciement de la soixantaine de personnes encore employées.

En effet, le tribunal a considéré que ces nouvelles offres ne répondaient pas aux conditions nécessaires de reprise, spécialement sur le maintien d’une partie conséquente des salariés. Le groupe Royal Polynesia, qui s’engageait à reprendre une vingtaine de salariés en avril, ne s’engageait cette fois-ci qu’à en conserver que trop peu, selon le TMC.

Un recours en appel toujours envisageable

De plus, le même groupe, qui se positionnait sur les deux hôtels initialement, n’était désormais intéressé que par un seul. Le groupe Arkan, qui avait pourtant fait appel de la première décision, n’a fait aucune proposition et n’a pas consigné un franc et n’était même pas physiquement représenté.

Autre argument mettant fin aux deux hôtels : leur condition générale. Les deux établissements sont dans des états de délabrement avancé. Le TMC a considéré que les offres soumises ne donnaient finalement que peu de garanties à une remise en état des Sofitel.

Le propriétaire des deux hôtels, le samoan Frédérick Grey, n’était ni présent, ni représenté lors de cette audience. Les salariés, quant à eux, vont “continuer à se battre” comme l’expliquent Tita et Tania, délégués du personnel dans les deux hôtels Sofitel. Toutes deux indiquent qu’il est d’ores et déjà prévu de faire appel de la décision. Une rencontre avec les employés est prévue ce jeudi 26 octobre à 8h30.