Une année record ! “On n’aurait jamais parié là-dessus”, indique Jean-Michel Ratron, le directeur général d’Aéroport de Tahiti (ADT). En effet, 2023 surpasse largement l’année record précédente qu’était 2019.
Au total, les quatre aéroports gérés par ADT (Tahiti-Faa’a, Bora Bora, Raiatea et Rangiroa) ont accueilli près de 2,4 millions de passagers sur l’année 2023, soit une augmentation de +15 % par rapport à l’année 2019.
Cela s’explique, indique le directeur général d’ADT, par une diversification des offres, notamment vers les îles avec l’arrivée d’Air Moana, ou encore des ouvertures ou reprises de ligne comme Seattle, le Japon, ou le retour de Delta en novembre.
L’aéroport de Tahiti-Faa’a a accueilli à lui seul 1,65 millions de passagers, soit 69 % du nombre de passagers total. Concernant les trois autres aéroports, Bora Bora a accueilli 15 % des passagers d’ADT, Raiatea 11 % et enfin Rangiroa 5 %.
Selon Jean-Michel Ratron, le trafic est “revenu plus vite et plus fort que prévu”. Les estimations pour l’année 2024 s’annoncent plus calme, précise t-il. Les prévisions sont en effet d’une augmentation du nombre de passagers de +1,6 %.
Un peu plus de trois milliards de francs d’investissement pour 2024
“Ce n’est pas parce qu’on est en fin de concession qu’on s’arrête de travailler. On doit continuer d’exploiter l’aéroport dans les meilleures conditions possibles”, précise le futur ex-directeur d’ADT, qui prendra sa retraite ce 31 octobre.
Le nouvel appel d’offres, pour la concession, devrait être lancé fin d’année ou début d’année prochaine, indique Jean-Michel Ratron. En attendant, ADT ne reste pas attentif ou passif et prévoit trois milliards de francs d’investissements en 2024. Et tout cela sur fonds propres, ADT ne recevant aucune subvention.
Parmi ces investissements, on trouve : la réfection des pistes de Raiatea et de Rangioa (1 milliard de francs d’investissement), la création d’un nouveau taxiway sur le tarmac de Tahiti-Faa’a et la rénovation de la salle d’embarquement des vols domestiques (1,2 milliards de francs d’investissement) et les opérations de maintenance courante, préventive et opérationnelle (1,2 milliard de francs d’investissement).
Le nouveau taxiway, sur le tarmac, devrait être exploitable et exploité dès le milieu d’année 2025. Cela permettra d’offrir un deuxième accès à la piste, permettant ainsi de fluidifier le trafic. La rénovation de la zone domestique pourra finalement être rénovée après qu’ADT ait reçu l’aval de l’État. Les appels d’offres seront prochainement passés pour ce projet.
ADT n’a cessé également, ces dernières années, d’étoffer ses offres et services à la clientèle. En trois ans, quatre nouvelles enseignes de restauration ont vu le jour à Tahiti-Faa’a. Aujourd’hui, ce sont six points de restauration qui sont disponibles. Un magasin “Relay” ouvrira ses portes le 7 novembre prochain. Des nouvelles consignes à bagages sont disponibles et l’offre Wifi a également été revue, donnant ainsi le droit à une connexion deux fois une heure.
En matière de sécurité, l’Aéroport de Tahiti-Faa’a n’a pas non plus lésiné, en injectant 20 millions de francs pour rénover et moderniser son PC d’exploitation.
Changement de directeur chez ADT au 1er novembre
C’est non sans émotion que Jean-Michel Ratron recevait la presse ce jeudi 26 octobre. En effet, celui-ci qui est à la tête d’ADT depuis quatre années, prendra sa retraite le 31 octobre prochain. Crise Covid, un feuilleton de la concession interminable… Jean-Michel Ratron aura tenu bon et sort par la grande porte avec une année 2023 exceptionnelle en matière de trafic passagers sur les aéroports dont il a la gestion.
Il passe le relai à Gwenvael Ronsin-Hardy qui prendra officiellement ses fonctions le 1er novembre. Il est arrivé il y a trois semaines sur le territoire, pour la passation avec son prédécesseur. Le nouveau directeur, qui souhaite jouer la carte de la continuité dans la gestion des aéroports dont il aura la charge, a déjà une longue expérience de vingt années dans l’aviation, dont une dizaine chez Egis, actuel concessionnaire d’ADT. Il était déjà venu en mission à Tahiti entre 2016 et 2018. Concernant ses nouvelles missions, “la barre est haute”, selon ce dernier, qui informe également avoir déjà rencontré décideurs et autorités locaux.
