Taravao : 45 exposants attendus au marché aux fleurs de la Toussaint

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À quelques jours de la Toussaint, c’est l’effervescence dans les cimetières pour procéder au nettoyage et à l’embellissement des tombes. Pour les fleurir, les habitants de la Presqu’île savent qu’ils auront l’embarras du choix au marché aux fleurs organisé par l’association Tiare Ura no Faaone, fondée en 2004, mais fidèle au rendez-vous depuis 1998, soit un quart de siècle.

Un rendez-vous annuel incontournable

À 57 ans, la présidente de l’association, Irina Tatarata-Firuu, se souvient avec émotion des débuts. “Avant, on était tous éparpillés en bord de route, ce qui n’était pas idéal, voire dangereux. Un jour, mon père, qui était président de la paroisse catholique, m’a demandé de créer une association pour réunir tout le monde. L’objectif premier, depuis toujours, c’est de permettre à toutes les personnes sans emploi de favoriser l’agriculture florale et vivrière pour apporter quelques revenus dans les foyers. Ça a permis à beaucoup de familles de s’investir avec cœur sur cette voie”, précise-t-elle, étant elle-même issue d’une famille d’horticulteurs. “Mon papa a 83 ans et ma maman 79 ans, et ils sont toujours dans le fa’a’apu. On a grandi dedans !”.

D’une douzaine d’exposants au départ, le marché a bien grandi, puisque 45 exposants seront au rendez-vous cette année, du lundi 30 octobre au mercredi 1^er novembre 2023, et dès samedi 28 octobre pour certains d’entre eux. La plupart sont originaires de Faaone, commune aux traditions horticoles vivaces, mais l’association s’est progressivement ouverte aux communes voisines, jusqu’à Teahupo’o, Mataiea et Pueu. “Chaque année, on a de nouvelles demandes, mais toutes les places sont prises”, remarque Irina Tatarata-Firuu.

Derniers préparatifs avant le rush

Pour les membres du bureau, dont la vice-présidente, Evalyne Opuu, 54 ans, les préparatifs débutent dès février avec le soutien de la commune de Taiarapu-Est pour les chapiteaux et de l’enseigne Champion pour la mise à disposition du site d’exposition. L’an dernier, le marché avait affronté des intempéries, au point de devoir momentanément évacuer les exposants et les clients, par mesure de précaution. “On espère que la météo sera plus clémente cette année !”. Avant le rush de la cueillette, des compositions, des livraisons et de la vente, jeudi 26 octobre 2023, l’heure était au tracé des stands.

Quant aux stars du moment, les fleurs, elles sont fin prêtes. Si les opuhi se font toujours aussi rares et chers en raison de la prolifération du Banana Bunchy Top Virus (BBTV), d’autres incontournables et des nouveautés seront au rendez-vous. “Tous les ans, il y a du choix entre les compositions de fleurs coupées et les fleurs en pot, qui ont l’avantage de durer plus longtemps. Mais planter des fleurs importées, c’est un défi chez nous”, rappelle la présidente organisatrice, intransigeante sur un point : “Dans notre règlement intérieur, on interdit les fleurs artificielles. C’est important pour nous, toujours dans cet objectif d’encourager le travail de la terre, en lien avec nos traditions”.

Si la Toussaint est un rendez-vous incontournable pour les horticulteurs et les fleuristes, avec des commandes multipliées par trois ou quatre dans la famille d’Irina Tatarata-Firuu, par exemple, la Fête des morts est d’abord un moment de recueillement. “Souvent, les gens que nous recevons au marché nous disent qu’ils espèrent que leurs enfants suivront cette tradition quand ils ne seront plus là. C’est émouvant ! Pour nous, Polynésiens, c’est vraiment un moment fort”.