Une trentaine de résidents de Teahupo’o ont bravé la pluie, en début de soirée, jeudi 26 octobre 2023, pour participer à une réunion à la fin de la route. Cette rencontre était à l’initiative de Milton Parker, vice-président de l’association Atihau de la servitude du PK 0, pas convaincu par la démonstration des travaux de forage pour la réalisation des fondations de la tour olympique en aluminium. “Je n’en ai pas dormi. J’ai du mal à me dire que tout va bien se passer. Pour commencer, c’est impossible de passer cette barge sans casser le récif”, estime-t-il.
“On est déterminés : soit à terre, soit l’ancienne tour”
Sur ce dossier sensible, les récentes déclarations du président de Paris 2024, Tony Estanguet, n’ont pas apaisé les craintes. “On est déterminés. On ne veut pas du tout de cette tour sur le platier. Soit ils la mettent à terre, soit ils utilisent l’ancienne tour. J’ai fait du porte-à-porte à Teahupo’o : beaucoup de gens sont contre. On bouge pour eux”, poursuit Milton Parker.
Puisque l’impasse persiste, la décision a été prise d’organiser une deuxième marche pacifique. Si la première s’était tenue à Teahupo’o, mi-octobre, celle-ci est annoncée à Papeete, vendredi 10 novembre 2023, à partir de 9 heures. “Nous allons demander les autorisations nécessaires. Nous prendrons des bus pour nous rendre au stade Willy Bambridge et marcher vers la Présidence et les locaux du comité Paris 2024”, détaille Milton Parker, quant au programme prévisionnel.
Plus de 100.000 signatures
L’association Vai Ara O Teahupo’o, qui avait tiré la sonnette d’alarme sur ce dossier, se joindra à cette nouvelle marche. “Toutes les actions que la population ou d’autres associations proposent, on est solidaires, parce que la cause est la même”, nous a confirmé Aimatarii Levy, en tant que vice-présidente. “On ne change pas de cap : on reste sur ce qui a été dit. Le partage de vidéos et la pétition continuent à mobiliser des gens, avec plus de 100.000 signatures. On a énormément de soutien à l’international. On continue comme ça, en espérant que le comité nous entendra et qu’on trouvera une solution”.
En attendant, d’autres actions seraient prévues, en commençant par une étroite surveillance du chantier des fondations. Il n’a pas encore été lancé compte-tenu des conditions houleuses, tant d’un point de vue maritime qu’au sein de l’opinion publique.
Les enjeux autour de la tour des juges olympique sont désormais relayés dans les médias nationaux. Localement, un débat pré-enregistré sera diffusé ce vendredi soir, à 19 heures, sur TNTV, en présence du président du Pays, Moetai Brotherson, de la représentante de Paris 2024 à Tahiti, Barbara Martins-Nio, et des résidents et militants associatifs Milton Parker et Cindy Otcenasek, présidente de Vai Ara O Teahupo’o.