L’auteur de la tuerie du Maine retrouvé mort, les habitants “soulagés”

Le commissaire à la sécurité publique du Maine, Mike Sauschuck, s'exprime lors d'une conférence de presse à l'hôtel de ville de Lewiston, dans le Maine, le 28 octobre 2023, après que le suspect d'une fusillade de masse a été retrouvé mort la veille. - Le suspect de la fusillade de masse qui a tué 18 personnes dans l'État américain du Maine a été retrouvé mort, a annoncé le gouverneur de l'État le 27 octobre, mettant fin à une chasse à l'homme de deux jours qui a mobilisé des centaines d'agents chargés de l'application des lois et mis les habitants du nord-est nerveux. état à fleur de peau. Robert Card, un réserviste de 40 ans, est décédé des suites d'une blessure par balle auto-infligée et son corps a été découvert à 19h45 (23h45 GMT), a déclaré le commissaire à la sécurité publique du Maine, Mike Sauschuck. (Photo par ANGELA WEISS / AFP)
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Après une gigantesque chasse à l’homme, les habitants du Maine se disent “soulagés” samedi, l’auteur de l’une des pires tueries de ces dernières années aux Etats-Unis ayant été retrouvé mort la veille, les autorités indiquant qu’il s’était suicidé.

Armé d’un fusil semi-automatique Robert Card avait ouvert le feu mercredi soir dans un bowling de Lewiston, puis une dizaine de minutes plus tard, dans un bar-restaurant de cette ville de 36.000 habitants, tuant 18 personnes et faisant 13 blessés.

Le corps de ce réserviste de l’armée de 40 ans a été découvert vendredi soir dans un semi-remorque sur le parking d’une entreprise de recyclage pour laquelle il avait travaillé, a indiqué Michael Sauschuck, responsable de la sécurité publique du Maine.

Il s’est suicidé avec une arme à feu, près d’une rivière à Lisbon, à une vingtaine de minutes de Lewiston, a-t-il précisé lors d’une conférence de presse.

En tout sept personnes ont perdu la vie dans le bowling, huit dans le bar-restaurant et trois blessés ont succombé à l’hôpital.

Les victimes sont âgées de 14 à 76 ans. Parmi elles, un père et son fils de 44 et 14 ans, et un couple de 73 et 76 ans.

Santé mentale

Michael Sauschuck a déclaré ne pas être pour le moment en mesure de dire quand le suspect a mis fin à ses jours, ni de déterminer un motif pour ses actes, même s’il a souligné que M. Card aurait souffert de paranoïa et entendu des voix.

“Il y a clairement des éléments liés à la santé mentale dans tout cela”, a-t-il affirmé.

La police a récupéré trois armes à feu, deux près du corps de Robert Card et une dans sa voiture qui était stationnée dans les environs. Toutes ont été achetées légalement car M. Card n’avait jamais fait l’objet d’une hospitalisation psychiatrique commise d’office, selon les autorités.

La découverte macabre a mis fin à l’angoisse des habitants de la deuxième plus grande ville du Maine, dans le nord-est des Etats-Unis, confinés pendant deux jours lors d’une gigantesque chasse à l’homme à travers l’Etat.

Guadalupe Hursh, résidente de Lewiston, a confié samedi matin à l’AFP être “soulagée” par cette issue. “La seule chose que je peux dire est que nous avons besoin de davantage d’aide centrée sur la santé mentale”.

“Ce matin, je suis vraiment contente parce que ces deux derniers jours, nous étions très inquiets et effrayés”, a abondé Shukri Abasheikh, qui peut enfin rouvrir son épicerie.

Ecoles et commerces avaient fermé leurs portes après la tragédie. La ville vivant au rythme du ballet incessant des voitures de police. L’avis de confinement a été levé dès vendredi après-midi.

En apprenant la mort de Robert Card, Sheri Withers a, elle, ressenti un mélange de soulagement et de tristesse.

“Il s’agit de reprendre sa respiration mais (je ressens) aussi une certaine tristesse parce qu’il s’agit d’une vie humaine”, a-t-elle pointé.

Une autre habitante, Danica, qui n’a pas souhaité donner son nom de famille, a jugé “vraiment effroyable ce qu’il s’est passé”.

“Cela va prendre du temps pour revenir à notre vie d’avant. C’est une petite ville. Cela n’arrive pas ici ce genre de choses”, a-t-elle dit.

Cette tuerie est la pire aux Etats-Unis depuis celle de l’école d’Uvalde au Texas, où un tireur avait abattu 19 enfants et deux enseignantes en mai 2022.

“Epidémie”

Déplorant “deux jours tragiques”, Joe Biden a indiqué vendredi dans un communiqué qu’il “continuerait à faire tout ce qui est en (son) pouvoir pour mettre fin à cette épidémie de violence armée”.

Le président américain a demandé dès jeudi au Congrès d’adopter “une interdiction des armes d’assaut” – énième appel du genre par le démocrate, malgré une majorité introuvable depuis des décennies pour un tel changement de législation.

Le pays paie un très lourd tribut à la dissémination des armes à feu sur son territoire et à la facilité avec laquelle les Américains y ont accès. Les Etats-Unis comptent davantage d’armes individuelles que d’habitants.

Hors suicides, plus de 15.000 personnes sont mortes dans des violences par armes à feu depuis le début de l’année dans le pays, selon l’association Gun Violence Archive (GVA).

iba-dax/lb © Agence France-Presse