Team Afaahiti Va’a : Lanie Tapea rame pour la jeunesse

Malgré les difficultés, à 46 ans, la vice-présidente et coach du club met toute son énergie dans la transmission de sa passion (Photo : ACL/LDT).
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Originaire de Moorea, Yolanie Tapea a vécu à Raiatea avant de rejoindre Tahiti. Depuis bientôt deux ans, elle s’est installée à Faaone, à la Presqu’île. Passionnée de va’a, elle a redécouvert ce sport sur le tard, en 2015.

“Une maman m’avait demandé de rejoindre le club Team Faa’a et je me suis lancée, alors qu’à la base, j’étais plutôt dans les sports collectifs, comme le volley-ball. J’ai tenté l’aventure et ça m’a beaucoup plu, sans me projeter dans les compétitions. Mais à force de venir aux entrainements, je me suis prise au jeu grâce à un super coach, Milton Laughlin”, se souvient-elle, alors embarquée dans les plus grandes courses annuelles, du Te Aito à la Hawaiki Nui Va’a, dont le départ de la première étape sera donné le mercredi 1er novembre 2023, à Huahine.

“Sortir les jeunes de la maison et des écrans”

À 46 ans, l’énergie de Lanie Tapea est intacte, mais elle a d’autres ambitions. L’an dernier, elle a passé son brevet fédéral de monitorat “pour ouvrir la pratique du va’a aux jeunes et aux femmes”, qu’elle coache dans le cadre du club Team Afaahiti Va’a, dont elle est la vice-présidente depuis janvier 2023. “Il y a des clubs de va’a à la Presqu’île, mais on peut encore évoluer sur cette pratique”, estime-t-elle, avec une quinzaine de licenciés au compteur de l’association sportive fondée en 2009, actuellement présidée par Edwin Tuohe. Trois clubs sont implantés à la baie de Phaëton, malgré un manque d’infrastructures persistant.

À son niveau, avec deux V6 et un V12, Lanie Tapea tente de motiver les jeunes à s’essayer à la rame à partir de 12 ans. Elle avait imaginé un stage de va’a à petit prix (8.000 francs) pour la première semaine des vacances de la Toussaint, mais faute d’envie ou communication trop tardive, les jeunes rameurs n’étaient pas au rendez-vous. “Je voulais initier des enfants à la pratique du va’a en finissant par une formation de secourisme. Mon but, c’est de les sortir de la maison et des écrans pour découvrir autre chose via le sport”, remarque la monitrice, qui avait même prévu une bonne quantité de gilets de sauvetage pour la sécurité des pratiquants. Pour autant, elle ne baisse pas les bras. “La porte reste ouverte. S’il y a de la demande, je le referai !”.

Se surpasser et lier des amitiés

D’autant que ça en vaut la peine. Sa dernière fierté en date : la première participation de ses cadets et cadettes aux courses du Heiva à Mataiea, en juillet dernier. “Ils ont pu découvrir ce que c’est de participer à une course. Ils étaient contents et heureux, comme leurs parents, qui étaient émerveillés !”, se réjouit Lanie Tapea, convaincue d’être sur la bonne voie. “Encadrer, c’est apporter de la discipline et donner envie de continuer. J’insiste aussi dès le départ sur certaines valeurs : pas de drogue, pas d’alcool, pas de vulgarité. On est là pour se surpasser et se rendre compte de son niveau pour s’améliorer. Ça permet aussi de lier des amitiés”.

Entre goût de l’effort et esprit d’équipe, et toujours avec le sourire, Lanie Tapea garde son cap : promouvoir la pratique du va’a en tant que sport emblématique du Fenua.