Toussaint – Rauana Atapo, des bouquets vivifiants à Arue

À Arue, au parking de l’école primaire Ahutoru, un petit comité d’horticulteurs exposent leurs confections florales, qui allient couleurs et savoir-faire. Parmi eux, Rauana Atapo, 34 ans, fleuriste à son compte. (Photo : LC/LDT)
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À J moins un, les stands de fleurs locales s’installent sur les trottoirs et aux abords des coins de rues. À Arue, au parking de l’école primaire Ahutoru, un petit comité d’horticulteurs exposent leurs confections florales, qui allient couleurs et savoir-faire. Parmi eux, Rauana Atapo, 34 ans, fleuriste à son compte. Elle a fondé son entreprise Rêve de fleurs en 2019. La Dépêche de Tahiti l’a rencontré alors qu’elle humidifiait ses grappes de fleurs, exposées sur des étagères.

Opuhi et oiseaux du paradis

La première chose que vous remarquez au stand de Rauana, c’est le mélange de couleurs vivifiantes de ses bouquets. La fleuriste l’a bien compris : ce qui attire la clientèle, c’est l’agencement du bouquet. Pour réaliser ses gerbes, elle utilise principalement des opuhi et des oiseaux de paradis, qu’elle “mélange” avec de l’anthurium et des orchidées.

Je récolte quelques fleurs dans mon jardin mais souvent, je fais appel à des fournisseurs“, précise-t-elle. Si, à ce jour, Rauana a son propre réseau de fournisseurs à Taravao, à Papara et même à Raiatea, l’horticultrice assure “qu’au début, c’était compliqué de se procurer une grande quantité de fleurs“. En effet, “il faut aller à la pêche au fournisseur, c’est du bouche-à-oreille“, souligne-t-elle. Cet art de la confection florale, Rauana l’a appris avec “la mère d’une amie“.”J’ai toujours été à l’aise avec l’activité manuelle“, confie-t-elle. À présent expérimentée, elle réalise ses bouquets seule, pendant que son conjoint s’occupe de son fils. 

(Photos : LC/LDT)

“Il faut s’y prendre à l’avance”

Rauana est à son compte depuis maintenant quatre ans. Avec le temps, la jeune femme a pris ses repères afin de contourner les difficultés. À l’heure de la Toussaint, la fleuriste se prépare “trois mois à l’avance” : “c’est selon les disponibilités des fleurs et des fournisseurs. Nous sommes aussi dépendants du temps, en particulier pour les vraies fleurs. Il faut donc se dépêcher pour avoir la quantité que l’on souhaite, c’est la course“, dit-elle.

Dès qu’elle réceptionne ses “joyaux“, il faut enchaîner et produire en quantité : “maintenant que j’ai l’habitude, je confectionne huit bouquets simultanément, et par jour, un peu comme un travail à la chaîne“, révèle-t-elle souriante. En réalité, ce n’est pas moins de “quatre jours de travail d’affilée et peu de sommeil“, néanmoins, “ça vaut le coup“.

Autre difficulté, et pas des moindres, le prix des fleurs fixé par les fournisseurs. La Toussaint et la Fête des mères, à l’instar de la Saint-Valentin, sont devenus de réelles opportunités de business pour certains détaillants, si ce n’est pas la majorité. En conséquence, Rauana indique “qu’ils augmentent leur prix précisément durant ces deux évènements”. “Ils ne comprennent pas pourquoi nous gagnons plus qu’eux, alors qu’ils sont sûrs d’avoir leur dû. Contrairement à nous, fleuristes, qui dépendons entièrement de la clientèle. Parfois, les ventes sont calmes et quelquefois, elles explosent”.

À chaque Toussaint, Rauana vend ses bouquets entre 2 500 F et 5 000 F. En dépit des problématiques liées au secteur d’activité, elle continue de proposer des prix corrects, “accessibles à tous“. En réalité, inutile de les changer puisque “la Toussaint rapporte beaucoup de sous“, conclut-t-elle avec le sourire. Son stand se trouve à l’école Ahutoru jusqu’au 1er novembre.

Un petit comité d’horticulteurs proposent un panel varié de confections florales pour des sépultures colorées.
(Photo : LC/LDT)