Erika, handballeuse à la Coupe du monde de rugby

Erika a eu l'opportunité, avec d'autres jeunes du fenua, de suivre le programme de formation CAMPUS 2023. Ce programme, d'une durée de 27 mois et effectué en alternance, a permis à Erika et ses camarades de vivre la Coupe du monde de rugby 2023 de l'intérieur. (Photo : Erika V.B)
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Il y a un peu plus d’une semaine, la Coupe du monde de rugby à XV s’achevait en France par une victoire des Springboks sur les All Blacks. Dans le cadre du programme CAMPUS 2023, une vingtaine de jeunes de Polynésie française ont pu vivre cet évènement de l’intérieur. Parmi eux, Erika, jeune femme dynamique de 29 ans, bercée par le handball depuis son plus jeune âge.

Rien ne prédestinait Erika à se retrouver un jour au sein du stade Allianz Riviera de Nice. Encore moins pour une Coupe du monde de rugby, elle, la passionnée de handball depuis l’enfance. Il faut dire qu’avec toute la famille investie dans la discipline sur l’île sœur, il lui était difficile de passer au travers de la passion commune.

Erika est titulaire d’un BTS comptabilité et gestion des organisations. En décembre 2020, alors qu’elle vient de réussir la partie écrite du concours de sous-officier dans la gendarmerie, elle est contactée par la Fédération de handball pour suivre la formation CAMPUS 2023, mise en place par le comité d’organisation de la Coupe du monde de rugby 2023.

Une formation de vingt-sept mois, rémunéré et en alternance

Le CAMPUS 2023, c’est quoi ? C’est un centre de formation mis en place pour accompagner la nouvelle génération des professionnels du sport, du tourisme et de la sécurité événementielle. Destiné initialement pour la métropole, Erika explique que le programme s’ouvre à la Polynésie française sous l’impulsion de la Fédération polynésienne de rugby et toutes les fédérations du Pays sont invitées, si elles le souhaitent, à inscrire des jeunes à cette formation.

Au total, plus de deux cent sportifs candidatent par le biais de leur fédération. Deux cent candidatures pour vingt places seulement. Erika indique que les entretiens d’admissions ont démarré en mai 2021 pour un début de formation en août de la même année. Erika décide de tenter sa chance et fait alors partie des heureux élus.

La jeune femme s’engage ainsi dans un programme de formation de vingt-sept mois, rémunéré et en alternance avec à la fin, pour la Polynésie française, l’obtention d’une double licence : chef de projet évènementiel et administrateur de structures sportives. Son alternance, Erika l’effectue à la Fédération de handball, du lundi au mercredi. Le jeudi et vendredi, elle se rend aux cours Bufflier pour la partie théorique.

Erika oriente son choix de missions vers les accréditations de la Coupe du monde

En plus de l’opportunité d’obtenir une double licence, le programme prévoit également une immersion, en fin de programme, dans l’organisation de la Coupe du monde de rugby en France. Les jeunes qui suivent le programme doivent alors émettre trois vœux parmi une liste d’emplois disponibles lors de l’évènement. Erika décide d’orienter son choix sur le département des accréditations.

Après quelques rebondissements, elle obtient enfin le poste convoité. Les examens terminés et sa double licence en poche, elle part pour la métropole le 16 août et rejoint Nice. Elle y retrouve ses camarades de Polynésie française mais aussi tous les jeunes des Outre-mer, une centaine environ, tous affectés sur la “French Riviera” à des postes variés.

Côté missions, Erika et ses collègues s’attellent, via une plateforme numérique, à ce que les sociétés partenaires ou amenées à travailler sur le site du stade de Nice remplissent correctement les informations demandées pour obtenir les fameuses accréditations. Informations importantes, précise Erika, car ensuite soumises aux forces de l’ordre pour validation.

“Je souhaite à chaque Polynésien de pouvoir vivre une expérience identique”

Des missions “pas toujours facile car les entreprises ne sont pas toutes forcément très disciplinées” se remémore la jeune diplômée. Et les journées, lors d’un tel évènement, peuvent aussi être longues “de 7h30 jusqu’à 20 heures parfois”, confie t-elle. Au total, Erika reste en France de la mi-août jusqu’au 26 septembre, au centre où elle est affectée à Nice fermant le 24 du même mois.

Sur la question de savoir si elle a pu profiter des matchs, ” pas vraiment” dit-elle. Mais elle a tout de même pu se rendre au match Tonga-Ecosse, sur sa fin de mission. Interrogée sur l’expérience vécue, celle qui se destinait à une carrière dans la gendarmerie répond : “Cela n’a pas toujours été simple mais c’est à vivre. Je souhaite à chaque Polynésien de pouvoir vivre une expérience identique. Que ce soit comme salarié ou même volontaire. Je me suis rendue compte que, sans volontaire, il est difficile de faire aboutir un événement.