Tiare taina : un avant-goût de Noël dans le fa’a’apu de Vateti Tevaearai

De la culture à la composition, ces fleurs au parfum enivrant n'ont aucun secret pour Vateti Tevaearai (Photos : ACL/LDT).
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Bottes aux pieds et sac autour du cou, une nouvelle semaine commence sur l’exploitation de tiare taina de Vateti Tevaearai. Après le repos du dimanche, les arbustes sont chargés de grosses fleurs blanches odorantes. Outre leur robe immaculée, c’est ce parfum unique et puissant qui fait la renommée et le succès du Gardénia Jasminoides. “Il y a toujours eu beaucoup de demande pour les taina, de plus de plus je trouve, mais on n’arrive pas toujours à fournir tout le monde. Ce sont des fleurs aimées par nos doyennes, et par toutes les femmes !”, remarque l’horticultrice de 57 ans.

Une exploitation de 3.200 pieds

Cela fait plus de trente ans qu’elle exploite cette parcelle privée, puis domaniale. Productrice de légumes, elle souhaitait diversifier ses cultures, même si elle considère les fleurs comme une passion. “Aujourd’hui, j’ai 3.200 pieds de taina, et j’ai marcotté 1.500 pieds supplémentaires”, confie-t-elle, prête à s’agrandir. Tiges, bouquets ou couronnes, il s’agit de fournir les grandes enseignes, les fleuristes, les hôtels, les paroisses ou encore les particuliers. Aussitôt cueillies, aussitôt assemblées et livrées : ce matin-là, elle avait deux gerbes et une couronne royale à réaliser pour un décès.

Originaire de Toahotu, où les taina sont reines, Vateti Tevaearai accomplit son métier avec fierté. Elle partage d’ailleurs régulièrement ses créations sur sa page Facebook. Une énergie artistique et entrepreneuriale qu’elle transmet à ses cinq cueilleuses. “Il y a du travail : il faut juste avoir envie de travailler ! Entre femmes, on est bien. Je suis contente avec mes filles : on forme une bonne équipe”, remarque-t-elle, ayant elle-même été formée sur le tas.

De juillet à mars, avec un pic en fin d’année

La saison des tiare taina s’étend de juillet à mars, avec un pic entre la Toussaint et les fêtes de fin d’année, ce qui leur vaut le surnom de “fleurs de Noël”. Cette période particulièrement arrosée favorise en effet la floraison. Parfois un peu trop. Alors, quand Vateti Tevaearai se retrouve avec trop de fleurs, elle n’hésite pas à les offrir à ses clients lors de l’achat de légumes.

Malgré l’inflation, “le prix n’a pas changé : c’est 500 francs le paquet de 8 fleurs”, assure Vateti Tevaearai. Unique en leur genre, les taina ne connaissent pas la crise.

Adélaïde Tetauru, 45 ans, résidente de Faaone et stagiaire horticole au CFPA :

“La cueillette dure toute la journée”

“C’est la deuxième année que je fais la cueillette des taina. Mis à part le soleil, ce n’est pas trop dur. C’est agréable de travailler en plein air. J’aime vraiment cette fleur, donc c’est un plaisir d’être entourée de taina ! On commence vers 8 ou 9 heures, et la cueillette dure toute la journée. On cueille des fleurs ouvertes et des boutons selon les besoins du jour. Je termine le 24 janvier. Je vais faire une autre formation Création et Gestion d’Entreprise pour me lancer dans l’agriculture, moi aussi”.