
L’adoption de la Convention Internationale des Droits de l’Enfant (CIDE) par l’Organisation des Nations Unies (ONU), le 20 novembre 1989, est célébrée chaque année à l’occasion de la Journée internationale des Droits de l’Enfant. Une fois n’est pas coutume, lundi 20 novembre 2023, c’est à la Presqu’île que les ministères de la Solidarité, de l’Éducation, de la Santé et de la Jeunesse ont choisi de rappeler la teneur de ces droits fondamentaux.
650 jeunes sensibilisés
Rendez-vous avait été donné au stade du lycée polyvalent de Taravao, où 400 élèves du premier degré ont été accueillis dans la matinée, suivis de 250 élèves du second degré dans l’après-midi. Inaugurés par le maire de Taiarapu-Est, Anthony Jamet, la ministre des Solidarités, Minarii Galenon, et la déléguée interministérielle au Handicap, Nathalie Salmon-Hudry, pas moins de 23 ateliers informatifs et participatifs étaient animés par des agents du Pays ou de l’État, et des bénévoles associatifs.


Leur défi : illustrer le droit à la vie privée, d’être soigné et de s’exprimer, d’avoir une famille, un refuge, des loisirs et une justice adaptée, et d’être protégé de la discrimination et de la violence.
Stop au harcèlement, oui au consentement
En matière de droit à l’éducation, il a notamment été question de libérer la parole autour du harcèlement, un fléau qui reste tristement d’actualité. Parmi les outils présentés, on retrouvait une mascotte : une noix de coco en tenue d’écolier, dont le cartable contient des émotions imagées pour changer les expressions de son visage. “Ça nous permet de travailler l’empathie avec les élèves. On est aussi là pour parler de la ligne Stop Harcèlement mise en place l’année dernière, le 40 46 29 29 que tout le monde peut appeler pour faire un signalement”, nous a indiqué Tatiana Nedjiara, assistante sociale et conseillère technique à la Direction Générale de l’Éducation et des Enseignements (DGEE).



Aucun sujet n’a été écarté, même les plus délicats, comme les abus sexuels. “Le consentement, on leur apprend que c’est très important. Un enfant à le droit de refuser ne serait-ce qu’un câlin, s’il n’en a pas envie. Il faut savoir dire non”, rappelle Moeani Salmon, assistante sociale à la protection de l’enfance du service social de Faa’a, également intervenue sur d’autres aspects de la vie affective et sexuelle, tels que les premières règles ou la contraception.
“Transmettre les bons codes”
Le Centre d’Information sur les Droits des Femmes et des Familles (CIDFF) avait choisi d’intervenir sur les enjeux du droit à l’identité. “On a prévu plusieurs ateliers : un passeport à compléter, deux jeux sur les différentes religions et les spécialités culinaires, et un tableau avec des messages libres en forme de cœur. C’est un événement incontournable, car ça nous permet de faire de la prévention auprès des jeunes”, nous a expliqué Sandrine Noilou, en tant que juriste.
Guidés par une feuille de route, les enseignants étaient au premières loges pour constater l’efficacité de l’initiative. “Les élèves vivent chaque atelier, ce qui leur permet de bien s’imprégner de leurs droits et de leurs devoirs. On a déjà commencé à travailler sur ce sujet, et on va continuer de retour en classe”, a précisé Poema Alexandre, enseignante en CE1-CE2 à l’école Toerefau de Toahotu.


Pour Teiva Manutahi, éducateur spécialisé en charge de la prévention à la Direction des Solidarités, de la Famille et de l’Égalité (DSFE), l’enjeu est clair : “Les jeunes qui sont là, ce sont les parents de demain. Plus on va leur transmettre les bons gestes et les bons codes, plus on a de chances d’agir et de soutenir la parentalité”.
Minarii Chantal Galenon, ministre des Solidarités, en charge de la Famille :

“La protection de l’enfance, c’est la thématique qui me préoccupe le plus”
“Cette année, j’ai tenu à ce que l’événement soit célébré à Taravao, car la plupart de nos activités se tiennent à Papeete ou à Pirae. J’ai sous ma tutelle la protection de l’enfance. Étant enseignante de métier, c’est la thématique qui me préoccupe le plus. Ça touche plus largement les familles et j’ai pour projet de mettre en place des séminaires et des rencontres sur le sujet. La nouveauté, c’est que le gouvernement va travailler avec les confessions religieuses, qui ont des leçons à nous donner concernant le respect au sein des familles. Car malgré les dispositifs du Pays ou de l’État, on voit que la violence est de plus en plus présente. Je suis en train de mettre en place le Schéma organisationnel du social, qui passe par la réorganisation de la DSFE. Ce sont aussi des textes réglementaires qu’il faut toiletter”.