La Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes est célébrée le 25 novembre. Cette année, la Direction de la Solidarité, de la Famille et de l’Égalité (DSFE) a anticipé et étendu le rendez-vous avec une marche-relais sur trois jours. Le départ a été donné mardi 21 novembre 2023, vers 8h30, à Teahupo’o et Tautira en direction de Teva I Uta et Faaone.
“On affiche des taux record au niveau des violences intrafamiliales. Toutes les 4 secondes en France, une femme se fait battre. Alors on s’est dit qu’il fallait essayer de mobiliser plus de monde autour de cette cause commune pour porter ce message : aimer, c’est respecter. On ne se fait pas d’illusion : ce n’est pas ça qui mettra un terme aux violences, mais c’est une nouvelle étape dans la sensibilisation”, explique Teiva Manutahi, en charge de la prévention à la DSFE.
Un “bouton d’alerte” pour les victimes
La ministre des Solidarités, en charge de la Famille et de la Condition féminine, s’est jointe au cortège du PK 0. “Depuis des années, je milite pour que les femmes violentées retrouvent de l’amour et de la paix”, rappelle Minarii Galenon, ex-présidente du Conseil des Femmes de Polynésie, tandis qu’un nouveau dispositif devrait être présenté prochainement. “Il s’agit d’un système de type bouton d’alerte, que j’ai nommé Te Taura, ou Le Gardien. C’est important que les femmes puissent se protéger avec un petit dispositif facile à manipuler en cas d’urgence”, annonce la ministre.
Malgré la pluie, élus communaux, agents, associations, paroisses et anonymes étaient au rendez-vous, avec la possibilité de quitter ou de rejoindre l’un des deux cortèges en cours de route. Avant le départ, une prière et des chants ont été entonnés, puis le relais, un burgau sculpté avec des symboles d’espoir, a été remis à la maire déléguée de Teahupo’o. “On soutient toutes ces femmes qui subissent la violence dans leurs foyers, alors que les femmes sont le pilier de la famille. C’est très important pour moi d’être là. Face à des personnes qui ont été maltraitées physiquement ou verbalement, ce n’est pas la pluie qui va nous arrêter”, confie Roniu Tupana-Poareu, tout en gardant un œil sur la météo, le Plan Communal de Sauvegarde (PCS) étant activé en raison de la vigilance orange.
À chaque étape, des conférences sont programmées en soirée. Le rassemblement final interviendra ce jeudi à l’Assemblée de la Polynésie française, à Papeete.
Faatiarai, participante de Tautira et ancienne victime :
“J’ai réussi à m’en sortir”
“Malgré la pluie, je tenais quand même à participer parce que je fais partie des ces femmes qui ont été battues. Je suis reconnaissante de vivre ma vie malgré mon divorce. J’ai réussi à m’en sortir grâce à mes enfants et ma petite fille. Je suis venue montrer et dire que c’est possible, dans le sens où la vie de s’arrête pas là. J’ai trouvé un travail pour gagner mon propre salaire et aujourd’hui, je suis contente et je ne regrette rien. Aux femmes concernées : battez-vous, vous allez vous en sortir ! Ne restez pas avec la personne qui vous fait du mal”.
Le programme
Plus d’infos sur la page Facebook de la DSFE.