Le Hura Tapairu débute ce mercredi 22 novembre. Les 36 groupes en compétition se sont préparés activement pour faire vibrer la scène du Grand théâtre de la Maison de la culture. Parmi ce cortège d’artistes, se trouve la troupe Toa Mata Rau (qui se présentera sur la scène vendredi 24 novembre), fondée en 2022 par Fred Teiva, “ou Noa pour les intimes“, indique-t-il.
D’abord musicien, puis danseur de ‘ori tahiti récompensé à de multiples reprises, Fred souhaite désormais relever le “challenge” de porter une troupe de danse pour la première fois à un concours traditionnel. “C’est beaucoup de responsabilités. Entre la gestion de l’équipe, les costumes et les répétitions, c’est un réel défi. Il faut être apaisé dans la tête et surtout s’adapter“, confie-t-il. Un rôle, qui selon le passionné, est similaire à celui “d’un artiste complet qui manie à la fois la chorégraphie, les percussions et les textes écrits”.
“Une préparation intensive”
La troupe “full boys“, entièrement masculine, composée de 30 membres (danseurs et musiciens), a répété depuis le mois d’août en plein air, dans la zone industrielle de la vallée de la Punaruu. Une “préparation intensive” de huit heures par semaine, soit deux heures par jour de 18 heures à 20 heures. La troupe concoure dans la catégorie “Tapairu” qui regroupe un bloc ‘aparima et un autre en ‘ōte’a. Fred a également choisi d’inscrire un duo de ses danseurs en “‘ōte’a ‘āpipiti”, ainsi que son orchestre en “pahu hui”, concours optionnel de la compétition.
Le courage du polynésien
Pour son initiation, Toa Mata Rau -“qui signifie le guerrier aux yeux divers“, précise Fred- présentera un “spectacle sur la gent masculine” qui s’associe parfaitement avec la composition virile du groupe. Pour maintenir l’effet de surprise, le chef de troupe souhaite préserver le thème secret. Néanmoins, ce qu’il peut dire, c’est que la troupe “prépare un spectacle vrai, inspiré de textes écrits par Maheata Teavai qui racontent la véritable histoire du Polynésien, et par extension celui de l’Homme”, explique-t-il. En réalité, Fred aspire à “partager sa passion pour le ‘ori tahiti” et continuer de promouvoir la culture polynésienne afin de préserver son authenticité. “En dépit des époques qui passent, le Polynésien doit se souvenir de son identité : d’ou vient-il ? ; qui est-il ? Et surtout, quelle est sa vision de la culture ?“.
À travers sa prestation, Toa Mata Rau a pour objectif de démontrer le “courage du Polynésien“. “C’est aussi notre manière d’éduquer les jeunes, et les moins jeunes, sur la véritable histoire du Polynésien. C’est l’accomplissement de tout le travail qui a été réalisé en amont par les anciens. Nous n’avons rien inventé, ce sont des histoires qui se sont réellement déroulées. C’est la notion de partage et de se rappeler de qui nous sommes, c’est-à-dire, polynésien dans le sang“, détaille-t-il.
(Photos : DR)
Malgré certaines difficultés, Fred et sa troupe ne perdent pas de vue leur objectif principal : la première place. Tous sont “motivés” et “prêts” à offrir “un show de qualité“. “Quand tu aimes ce que tu fais, il n’y a pas de limites. Les membres de la troupe prennent plaisir à danser, je le sais car ils rentrent chez eux souriants. C’est cet esprit familial et festif du ‘ori tahiti que j’apprécie tout particulièrement“, conclut-il.
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