Au troisième trimestre, les défaillances d’entreprises ont continué d’augmenter en Polynésie française, selon l’Institut d’émission d’outre mer (IEOM) qui précise que ce constat touche tous les territoires ultramarins français.
“En rythme trimestriel, avec 534 défaillances enregistrées entre juillet et septembre 2023, la dégradation est plus marquée en Outre-mer que pour la France entière (+32,5 % contre +24,0 % en France entière), mais ralentit par rapport au trimestre précédent (+40,7 %).
La progression des défaillances est toujours plus forte à La Réunion (+48,6 %), en Martinique (+42,9 %), et en Nouvelle-Calédonie (+40,9 %), cependant à un rythme moins soutenu qu’au 2e trimestre (respectivement +64,2 %, +79,4 % et +52,8 %), souligne l’IEOM.
Entre fin septembre 2023 et fin septembre 2022, le nombre de défaillances cumulées sur un an augmente de 29,1 % dans l’Outremer (+38,0 % pour la France entière). “Les Outre-mer enregistrent ainsi 2 072 défaillances entre septembre 2022 et septembre 2023, soit +5,9 % par rapport à la période précédant la crise Covid, de septembre 2018 à septembre 2019” explique l’Institut. “À l’inverse, la France entière demeure encore en retrait par rapport à la période pré-crise sanitaire (-1,9 %).“
À l’exception de la Guyane (-1,7 %), les défaillances progressent dans toutes les géographies en rythme annuel, notamment en Martinique (+58,5 %) et à La Réunion (+40,0 %). Avec 412 défaillances enregistrées depuis septembre 2022, le niveau en Martinique reste toutefois en dessous de sa moyenne 2010-2019 (438). La Réunion connait un pic de défaillances (749) qui n’avait pas été atteint depuis 2008. Ces deux géographies expliquent ensemble trois quarts de la hausse globale en Outre-mer.
Au niveau sectoriel, la hausse des défaillances cumulées sur un an est particulièrement prononcée dans le secteur des conseils et services aux entreprises (+56,3 %) qui connait un point haut, l’enseignement, la santé, l’action sociale et les services aux ménages (+53,6 %) ainsi que dans les transports et entreposage (+51,7 %), où la situation se normalise, se rapprochant de son niveau antérieur à la crise sanitaire.
La construction est le secteur le plus touché, avec 530 entreprises défaillantes au cours de 12 derniers mois (soit 25,6 % du total), alors qu’il représente environ 11 % des entreprises ultramarines, selon l’IEOM. Au second rang, le secteur du commerce et de la réparation automobile concentre 18,2 % des défaillances, mais est aussi le secteur comptant le plus d’entreprises en Outre-mer (19 %).