“Venir en aide aux animaux des îles dépourvues de vétérinaires“, c’est la mission que se sont fixée les docteurs Margaux Douard et Lorenzo Manis. Ces deux vétérinaires, basés respectivement à Paea et à Taravao, sont préalablement partis à la rescousse des animaux de Nuku Hiva, de Ahe ou encore de Maupiti, courant 2023, en compagnie d’un autre soigneur animalier, Bastien Galharret. Ainsi, pour cette nouvelle année, les trois taote projettent de se rendre aux Tuamotu, notamment à Manihi, Takapoto et Takaroa, où les demandes de stérilisation affluent. “Nous prévoyons de partir au début du mois de février“, indique Margaux Douard.
Stériliser les animaux à prix réduit
En Polynésie, stériliser un animal coûte entre 20 000 et 30 000 francs, selon les cabinets vétérinaires. “Une somme que beaucoup de personnes des îles éloignées ne peuvent pas débourser“, indique Margaux Douard. Afin de proposer un tarif plus accessible, les vétérinaires viennent de lancer une cagnotte en ligne. Les fonds récoltés serviront à “financer les anesthésiants, le matériel de chirurgie, comme les seringues ou encore les gants“, précise Margaux. “Nous aimerions également que ces dons puissent couvrir une partie des frais de stérilisation. Les propriétaires auront simplement besoin de financer l’autre partie“, ajoute-t-elle.
Malheureusement, les vétérinaires ne peuvent pas réaliser ces prestations en tant que bénévoles. “Les frais de déplacement et d’hébergement sont trop chers. Nous voulons également que les propriétaires payent un minimum pour qu’ils se rendent compte de la responsabilité de s’occuper d’un animal“, explique Margaux. Afin de mener à bien leur projet, les soigneurs animaliers emprunteront la voie maritime. Ils comptent ainsi sur la générosité de la population pour accomplir cette tâche. “Nous avons déjà deux personnes désireuses de nous transporter à bord de leur navire !“, se réjouit Margaux.
La responsabilité des communes
“Nous sommes en contact avec les communes des Tuamotu pour établir un recensement du nombre d’animaux à stériliser“, explique Margaux. En effet, la question de la stérilisation relève de la compétence communale. En Polynésie, depuis des décennies, plusieurs campagnes de stérilisation ont été mises en place. Comme à Arue, dans les années 1990, où le maire de l’époque, Boris Léontieff, avait pris des mesures pour traiter les animaux de sa commune. “Nous avons également demandé aux îles concernées si elles sont prêtes à allouer un petit budget à ce sujet“, indique Margaux, alors qu’à Nuku Hiva, territoire dépourvu de vétérinaire, l’association animalière Nuku Hiva Animara est soutenue financièrement par la commune.
Margaux, Lorenzo et Bastien gardent “bon espoir“. Suite à leur publication du 26 décembre sur Facebook, ils ont reçu plusieurs propositions concernant leur projet. “L’impact de notre mission va dépendre des dons que l’on récoltera“, souligne-t-elle. “Si tout se passe comme prévu, on peut espérer stériliser entre 100 et 200 animaux sur un mois et demi“, conclut-elle.
Pour venir en aide aux trois vétérinaires, vous pouvez faire un don via leur cagnotte en ligne.
Pour plus d’informations sur le projet, consultez leur page Facebook : Vet’iroa Fenua