La supercision ou circoncision rituelle mā’ohi est un rite de passage essentiel et obligé d’entrée des jeunes garçons polynésiens dans le temps de l’adolescence, te tau re’are’a, le temps des grands apprentissages de la vie, le temps de l’accès aux Savoirs.
“Cette période de transition nécessaire, qui est également la porte d’entrée vers l’âge adulte est attendue, et même inscrite dans l’agenda de vie de tous les jeunes garçons polynésiens” selon le communiqué du Cionseil des ministres de ce mercredi 31 janvier. “Pratiquée autrefois par un oncle paternel ou un spécialiste (tahu’a) dédié, nos communautés peinent aujourd’hui à accéder aux structures de soin ou aux professionnels de santé qualifiés et légalement habilités à réaliser ce geste”.
“Portés par une volonté commune de préserver le patrimoine culturel, tout en veillant à la santé publique”, le ministère de la Santé en partenariat avec le ministère de la Culture, la direction de la Santé et l’Agence de régulation de l’action sanitaire et sociale (Arass), mènent actuellement des travaux réglementaires et de formation qui visent à améliorer l’accès de la population à cette pratique ancestrale, en permettant d’augmenter le nombre de professionnels de santé habilités à réaliser cet acte non thérapeutique, “mais fondé sur notre identité première de Mā’ohi”.
Une technique “typiquement polynésienne”,
explique le site Tahiti Héritage
La circoncision traditionnelle polynésienne n’est pas une véritable circoncision puisqu’il n’y a pas ablation du prépuce. On parle de supercision (Tehe en tahitien). Il s’agit d’une simple incision du prépuce. Elle était pratiquée jadis par un spécialiste (tahu’a tehe) utilisant un morceau de bambou effilé.Dans cette intervention, la peau qui recouvre le gland (le prépuce) est coupée au dessus du gland et non pas autour du gland, comme dans la circoncision biblique ou médicale. La peau est donc juste “fendue”, mais n’est ni racourcie, ni enlevée. La peau s’ouvre comme un V à l’envers et laisse apparaître le gland derrière lequel elle pendouille. Cette manière de couper le prépuce est typiquement polynésienne, elle ne se pratique quasiment nulle part ailleurs.