Suite au passage de la dépression NAT à proximité de Tahiti, dans la nuit du mercredi 7 au jeudi 8 février 2024, divers incidents et dégâts matériels ont été recensés dans les communes.
Plusieurs interventions, mais “on a été épargné”
À Taiarapu-Est, où la houle avait frappé fort dès le début de la semaine, plusieurs interventions ont été diligentées par les pompiers, avec le soutien des services techniques communaux. “Le vent a bien tapé au niveau de Tautira. Cinq arbres sont tombés, dont un sur une voiture vers 1h30 du matin, à Pueu. On a eu des caniveaux bouchés aux PK 5 et 6 de Afaahiti, mais nous n’avons pas eu d’inondations, ni de blessés. Deux familles ont été relogées à l’école Hélène Auffray de Pueu et trois chez les catholiques à Tautira, par mesure de précaution car ils résident en face de la passe ou en bord de rivière. On profite de l’accalmie pour élaguer et déblayer, mais on peut dire qu’on a été épargné”, nous a confié Manoa Chung, adjoint-chef du centre de secours et responsable du Plan communal de sauvegarde (PCS).
À l’issue d’une ultime réunion de la cellule de crise, ce jeudi matin, à la mairie de Taravao, le maire de Taiarapu-Est était lui aussi soulagé que la menace soit passée. “Au vu des dégâts que nous avions eus les jours précédents, nous avions mobilisé des agents pour assurer la veille et acheminer les moyens nécessaires par la police municipale, mais surtout par les pompiers”, nous a indiqué Anthony Jamet, dont les équipes restent toutefois vigilantes. La décision a notamment été prise de ne pas relancer le transport maritime des élèves du Fenua ‘Aihere de Tautira, demain, vendredi 9 février, par mesure de sécurité.
Une catastrophe évitée de peu à Pueu
Une tournée de reconnaissance sur le terrain a ensuite permis d’évaluer plus en détails les dégâts recensés. L’incident majeur s’est donc produit à Pueu, où une famille a frôlé la catastrophe lors de la chute d’un ‘ora (ficus) d’une dizaine de mètres de long sur une voiture, garée dans la cour. En raison de son envergure, l’arbre a endommagé la bordure de la toiture de la maison, épargnant miraculeusement ses occupants.
“On ne s’y attendait pas. Il y a eu un grand coup de vent dans la nuit. Nous avons été réveillés en sursaut par le bruit ! Heureusement, tout le monde va bien, mais la voiture de ma fille est complètement abimée”, déplore le père de famille. Les pompiers sont intervenus dans la nuit, suivis d’une dizaine d’agents des services techniques dans la matinée, afin de procéder à l’évacuation de l’arbre déraciné.
Trois familles accueillies à la paroisse Maria No Te Hau de Tautira
Un peu plus loin, à Tautira, le parc Tatatua porte encore les stigmates de la forte houle : le sable blanc du terrain de beach soccer est désormais mélangé au sable noir de la plage, illustrant la force des vagues parvenues à surmonter la digue.
La vigilance orange pour forte houle a d’ailleurs incité plusieurs familles à quitter leur domicile, situé en face d’une passe. Trois d’entre elles sont venues se réfugier à la paroisse catholique Maria No Te Hau, au cœur du village de Tautira, identifiée comme un lieu de refuge par la commune de Taiarapu-Est.
“Les familles sont arrivées dans l’après-midi avec leurs enfants. Nous avons pu les accueillir au sec avec des matelas à disposition dans une grande salle, la cuisine et la salle de bain. C’est la moindre des choses d’ouvrir nos bâtiments pour accueillir les gens”, souligne le diacre Carlos Raioha, dont la paroisse affiche une capacité d’accueil pouvant aller jusqu’à 400 personnes en cas d’urgence.
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