Depuis mardi, ils sont bloqués à quai. Les pêcheurs ne font pas exception à la règle et respectent l’interdiction formelle de sortir en mer. Bien que les conditions météorologiques fassent partie intégrante de leur métier, ces trois jours de chômage technique ont malgré tout un impact. Parmi les marins impactés, Edgar Tehahe, pêcheur professionnel à Arue et 5ème adjoint à la mairie de la même commune.
Edgar est un pêcheur expérimenté depuis plus d’une vingtaine d’années. Membre de la coopérative de pêche d’Arue, il est, comme ses collègues pêcheurs, à terre depuis mardi. “On suit les consignes du haut-commissariat”. Des restrictions suivies à la lettre par celui qui siège également au conseil municipal.
Bien qu’il reconnaisse que des sorties bredouilles en mer puissent coûter de l’argent en essence et glace, il n’en demeure pas moins que trois jours forcés à la maison peuvent avoir un impact sur les revenus des professionnels de la mer. “C’est comme ça la vie des pêcheurs. En ce moment, c’est la saison des thons rouges, un produit qui se vend bien. Y’a un manque à gagner en trois jours, c’est sûr”, explique Edgar.
Pas d’autre choix, dans ces conditions, que de rester à la maison ou alors entretenir l’outil de travail principal, le bateau. Enfin, si le temps le permet. “Avec la pluie on ne peut pas entretenir le bateau. On reste à la maison”. Edgar, qui possède un poti marara Haura 24, profite des éclaircies de ce 8 février pour contrôler son moteur.
Et pour ces journées à terre, imposées par les autorités, aucune indemnité n’est prévue pour ceux qui nourrissent la population, à la différence de la crise sanitaire liée à la Covid-19 durant laquelle les pêcheurs ont touché des aides de l’Etat, rappelle Edgar.
Ces restrictions ne sont pas non plus sans conséquence sur les activités annexes liées à la pêche. A l’exemple du vendeur de glace. A la coopérative de Arue, qui compte une vingtaine d’adhérents dont sept pêcheurs actifs, chaque jour c’est habituellement 150 kilos de glace, en moyenne et par pécheur, qui sont achetés.
Eric Spitz, le haut-commissaire, ayant levé les restrictions ce jeudi 8 février, les pêcheurs devraient pouvoir reprendre la mer et leur activité dès ce vendredi 9 février, si les conditions météorologiques le permettent.