Huahine – 420 collégiens au rendez-vous des langues et de la culture

Onurei, Raivahau et Vaepootu, élèves de seconde.
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C’est un très beau moment de partage et de découverte promis chaque année aux élèves du collège de Huahine, aux Îles Sous-le-Vent. En effet, depuis 2020, le collège de l’île authentique, comme on aime à la nommer, est en ébullition pour accueillir au mois de mai, la Semaine des langues qui se clôture par la Journée culturelle. Mateata Raoulx, coordinatrice des langues et professeure d’anglais de l’établissement nous en dit plus sur un rendez-vous qu’elle espère pérenne et pourquoi pas un partenariat avec des établissements d’autres îles.

Evénement très attendu des quelques 420 élèves de Huahine (6e à la 2nde générale), la Semaine des langues, inscrite au calendrier de l’Education nationale, met à l’honneur celles enseignées dans les établissements ; ici l’anglais, l’espagnol et le reo tahiti avec une journée dédiée à chacune.

Particularité cette année, la semaine était écourtée avec le jeudi férié de l’Ascension et les vacances qui suivaient ; elle s’est donc déroulée du 15 au 17 mai. Mais qu’à cela ne tienne, ni la motivation ni la créativité n’ont manqué à l’équipe de langues en charge des opérations – composée des trois professeures d’anglais, mesdames Foucaud, Berry et Raoulx, de madame Parker professeure d’espagnol et des professeures en reo tahiti mesdames Colombani et Fareura – pour mettre en œuvre un programme optimisé et ludique.

Des cours et découvertes culturelles

Le but n’est pas tant de faire parler les élèves dans l’une ou l’autre des langues, ni de faire de la grammaire. “On sort du cadre académique habituel”, précise Mateata. “Il s’agit surtout de les faire participer et de leur donner goût à une autre langue qu’ils ne pratiquent peut-être pas en leur faisant découvrir la culture, non seulement des pays hispanophones, anglophones mais aussi polynésienne.” Quiz de spécialités régionales hispanophones, tuto de recettes en anglais, atelier autour du cocotier en tahitien sont quelques exemples des moments ludiques offerts aux élèves.

Pour créer l’ambiance, “on décline le thème en adaptant le repas à la cantine, le code vestimentaire et la musique diffusée juste après la sonnerie durant la récréation !” Lundi était donc consacré à l’espagnol avec un code vestimentaire rouge et jaune et en guise de repas du Chili con carne, spécialité généralement attribuée au Mexique, concocté par la cantine de l’établissement.

Mardi, place à l’anglais et au hot-dog & French Fries dans les assiettes tandis que le bleu/blanc ou bleu/rouge étaient privilégiés pour les tenues. C’est durant la récréation en effet, la pause méridienne et les heures d’études, en permanence ou au CDI , que les élèves sont invités à s’exercer aux ateliers, et quiz découvertes. Durant les cours, les professeurs de langues ont libre choix de proposer un contenu différent du programme habituel. Cette année le tahitien était décliné sur l’ensemble des trois jours d’animations pour compenser les jours en moins de la semaine.

Organisation, collaboration et volontariat , ingrédients du succès

En terme de budget, le projet génère peu de dépenses directes avec un modèle principalement basé sur le volontariat et la participation des familles. La thématique est décidée lors de la première réunion de préparation réalisée en fin d’année scolaire précédente. “Puis au fil des réunions, on enrichit progressivement le projet des ateliers à mettre en place, des intervenants et du planning. La conception réalisée par le corps enseignant et les partenaires nécessite peu de dépenses hormis le ma’a tahiti et le goûter local, tandis que les familles contribuent en apportant des cocos, un gâteau, etc.“à la hauteur de ce qu’elles peuvent… Bien entendu, nous offrons le repas aux 20 intervenants extérieurs et tous les professeurs sont mis à contribution pour la journée culturelle”.

Coordinatrice de la journée culturelle cette année, avec mesdames Colombani et Foucaud, Mateata se réjouit de l’intérêt des élèves.  “La semaine des langues est de plus en plus attendue par les élèves chaque année ; la journée culturelle également car généralement ils aiment beaucoup les activités proposées. Avec mes collègues du groupe Langues, on s’est donné beaucoup de mal pour offrir une journée sympathique aux élèves, et j’espère que ce sera pérennisé.”

Enthousiaste, la professeure d’anglais invite à de futures collaborations : “on aimerait collaborer avec d’autres établissements, des autres îles, pas forcément des Îles Sous-le-Vent, ça pourrait être avec des îles plus éloignées”.  


Reportage à Huahine, Taina Calissi

Photos Perle Lepine et Mateata Raoulx

“Du fa’a’apu à l’assiette” : le culinaire à l’honneur

La journée culturelle clôture traditionnellement la semaine des langues au collège de Huahine et cette année, sous l’intitulé “Du fa’a’apu à l’assiette”, elle privilégiait l’expérience culinaire, pour le plus grand plaisir des élèves. Cette fois, pas de cours mais “une journée 100% évènement : la matinée est dédiée aux ateliers et l’après-midi aux spectacles préparés par les élèves, parfois par des intervenants.”

Mateata Raoulx et une élève se seconde.

30 stands accueillaient tour à tour 10 élèves en moyenne. “Il s’agissait de faciliter la gestion des groupes avec un effectif moyen moins nombreux que les années précédentes, ce qui nous a naturellement obligés à créer plus d’ateliers”, explique Mateata “avec beaucoup d’ateliers Préparation qui ont eu un franc succès : bonbon coco, lait de coco, salade de fruit, crêpes banane…”

Partenaire de ce rendez-vous, “on a eu la chance d’avoir la MFR (Maison familiale et rurale) basée à Tefarerii qui abordait l’agriculture, la cuisine et animait trois ateliers, notamment celui du Goût et du Fa’a’apu particulièrement apprécié du jeune public.Déclinaisons culinaires et dégustations des produits de la récolte de l’île étaient à l’honneur. L’atelier pépinière et celui d’initiation à l’hydroponie comptaient parmi les nouveautés devant susciter l’intérêt des élèves pour la nature et les solutions alternatives en devenir.

Les ateliers sportifs sont quant à eux systématiquement inscrits au programme car très attendus par les élèves comme un moment récréatif incontournable.