Huit pupu hīmene en harmonie à la Pointe Vénus

Le samedi 21 octobre, huit groupes traditionnels chanteront à l'occasion de la 7ème édition du Ta'urua hīmene, à la Pointe Vénus de Mahina, à partir de 17 heures. (Photo : Maison de la culture)
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À vos pēue le samedi 21 octobre prochain pour assister à la 7ème édition du Ta’urua hīmene, organisée par la Maison de la culture, à partir de 17 heures, sur le site de la Pointe Vénus à Mahina. Les huit groupes de hīmene valoriserons à l’unisson la puissance des chants traditionnels, en particulier celle du tārava ru’au.

D’abord intitulé Heiva tārava en 2015, puis rebaptisé Ta’urua hīmene en 2019, cet évènement permet, aux groupes de chants traditionnels du fenua, de se retrouver au cours d’une rencontre festive entièrement dédiée aux hīmene tarava (chants polyphoniques). C’est un événement familial et gratuit “afin de mettre à l’honneur ce patrimoine culturel et célébrer l’art de cette pratique“, souligne Dayna Tevaearii, animatrice et coordinatrice de l’évènement.

Cette année, huit groupes de pupu hīmene (chorale) rythmeront le crépuscule du samedi 21 octobre. Il s’agit de Tamari’i Mahina, Reo Papara, Taru’u, Nuna’a Rurutu, Tamari’i Teahupoo, O Faa’a, Tamariki Rapa et Tahiti Choir School. Les quelques 500 chanteurs seront présents sur le site dès 16 heures pour répéter, avant le grand moment prévu à 17 heures. En clôture, un hīmene ‘āmui, intitulé No to’u here ta’u himene Tumu, écrit et composé par Dayna Tavaearii, sera interprété par l’ensemble des groupes. 

Le tarava rū’au mis à l’honneur

Chaque année, un hīmene est mis en valeur“, rappelle Yann Teagai, directeur de la Maison de la culture. Pour cette édition, c’est au tour du tarava rū’au d’être valorisé. Ce registre “mêle nostalgie et lenteur“, décrit Éliane Tevahitua, vice-présidente de la Polynésie française. Construite sur une mélodie spécifique, les chanteurs doivent faire ressortir trois à six voix différentes. Au-delà de ce registre, les groupes peuvent interpréter un deuxième chant parmi le ‘ūtē paripari, le ūtē ārearea, le pāta’uta’u et le hīmene ‘aia. L’idée est de valoriser l’ensemble des chants traditionnels bien souvent “mis au coin“, déplore Dayna Tavaearii.

Les hīmene tarava : un patrimoine qui se perd ? 

Poema Rochette, représentante de la commune de Mahina, a soulevé lors de la conférence de presse, le désintérêt culturel du nuna’a (peuple polynésien) concernant les hīmene tarava, en particulier durant le Heiva i Tahiti. En effet, “les tribunes se vident lorsqu’il est l’heure d’écouter les chants traditionnels“. À ce sujet, Yann Teagai n’a pas manqué de soutenir cette remarque : “le passage des chants traditionnels n’est pas une excuse pour aller aux toilettes ou pour les pauses clopes. Nous allons trouver des solutions pour remédier à cela car nous devons respecter les chanteurs et leur travail“, souligne-t-il. Pour Dayna Tevaearii, c’est “malheureux que le public polynésien sort des tribunes car le chant est un patrimoine culturel unique au monde, qui nous appartient. Bien sûr, nos danses sont magnifiques, néanmoins nous devons remettre au goût du jour cette partie de notre culture et ne pas l’oublier“, exprime-t-elle.

Pour cela, les prestations de groupe lors de ce Ta’urua hīmene seront renforcées par des explications sur les spécificités des chants polyphoniques telles que les voix, la mélodie et le rythme. Les explications se feront à chaque transition entre deux groupes par Myrna Tuporo et Dayna Tavaearii. Une démarche pédagogique en vue de transmettre ce “savoir-faire” et de le perpétuer.

Informations pratiques :

Ta’urua hīmene

  • Date : le samedi 21 octobre 2023
  • Heure : à partir de 17 heures
  • Lieu : à la Pointe Vénus à Mahina
  • Entrée libre et gratuite
  • Parking : la commune de Mahina devrait mettre à disposition les écoles maternelles Nuutere et Fare Va’a. Les logistiques sont en cours, plus d’informations à venir sur la page Facebook de la commune.