Cour d’appel de Papeete – Il proposait de la drogue et de l’alcool à des mineures

(Photo d'illustration : DR)
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Un homme de 47 ans a comparu devant la Cour d’appel le 5 octobre 2023, accusé d’avoir, pendant plusieurs mois, accueilli à son domicile de Papara plusieurs mineures âgés de 14, 15 et 16 ans. Lors d’après-midis festives, il aurait proposé du paka, de l’alcool, et même du poppers aux jeunes filles. À l’issue d’une audience où l’accusé a nié les accusations, l’avocate générale a demandé la confirmation de la peine prononcée en première instance, soit trois ans de prison dont six mois avec sursis.

Trois victimes sont identifiées

L’enquête débute à la suite d’un appel à la gendarmerie. Un voisin signale la présence d’une plantation de cannabis dans une servitude de Papara. Parallèlement, en avril 2022, une mère rapporte qu’un homme a fait fumer du paka, offert de l’alcool, et même proposé un produit à sniffer, qui s’avère être du poppers, à une adolescente qu’il avait invitée à son domicile. À la même période, une autre jeune fille est surprise en train de fumer un joint dans son collège. Son téléphone est saisi et examiné par les enquêteurs. Dans la mémoire du smartphone de l’adolescente, des photos et des vidéos montrent clairement l’accusé en train de fumer et de sniffer du poppers en compagnie des jeunes filles. Trois victimes sont identifiées, âgées de 14, 15 et 16 ans, toutes affirment être allées chez lui à plusieurs reprises, une dizaine de fois pour l’une d’entre elles.

L’accusé prétend confondre le poppers avec du cirage

Ses explications sont confuses, et il nie toutes les accusations. En ce qui concerne le paka, il affirme n’avoir jamais eu de plantation chez lui, expliquant qu’il habite en bord de route. Il dit utiliser de l’huile de cannabis à des fins médicales, mais ajoute qu’il ne fume pas car il ne lui reste qu’un seul poumon. Pour ce qui est de l’alcool, il évoque les mêmes raisons de santé pour affirmer qu’il ne boit pas.. Quant au poppers, l’explication est particulièrement farfelue. Il prétend que lorsqu’il commande des chaussures sur internet, il trouve toujours dans le colis de petites fioles de liquide destinées à leur entretien. Bien que ce vasodilatateur soit habituellement utilisé pour favoriser certaines pratiques sexuelles, lui prétend l’utiliser comme cirage à chaussures. Il ne dit pas si cette pratique le fait marcher plus vite…

Des après-midis en petit comité

Cependant, ces explications ne tiennent pas lorsque l’on examine les photos et les vidéos prises chez lui, retrouvées dans le téléphone des jeunes filles. Il avait refusé de les visionner lors de ses auditions. En ce qui concerne leur présence chez lui, il ne les a jamais invitées dit-il. Selon lui, elles sont là parce qu’il organise de nombreux événements, parfois avec une centaine de personnes. Des explications peu convaincantes pour le tribunal, et encore une fois contredites par les vidéos des jeunes filles qui dévoilent clairement qu’il ne s’agit pas de soirées nocturnes très fréquentées, mais plutôt d’après-midis en petit comité.

Trois ans de prison requis

L’avocate générale, après avoir rappelé les condamnations antérieures de l’accusé, dénonce le fait qu’il n’y a visiblement aucune remise en question de son comportement. Elle insiste sur le fait qu’il ne s’agit pas d’un acte isolé, mais d’actes répétés ayant eu un impact néfaste sur les jeunes filles, l’une d’entre elles ayant eu des problèmes de drogue depuis au sein de son établissement scolaire. Elle demande la confirmation de la peine prononcée en première instance, soit trois ans de prison dont six mois avec sursis, avec mandat de dépôt. Le délibéré sera rendu le 19 octobre prochain.

YP