Etude ISPF – 555 évasans en moyenne par an entre 2010 et 2018

Evasan (source : COMSUP/MRCC)
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L’Institut de la statistique de la Polynésie française (ISPF) publie une étude sur le recours aux évacuations sanitaires aériennes d’urgence entre 2010 et 2018. Une étude menée dans le cadre plus large des “conditions de vie de la population” et des “inégalités territoriales”. 

Au cours de la période, 5 012 transferts ont été réalisés soit, en moyenne, 555 chaque année. Le nombre d’évasans aériennes d’urgence est passé de 450 en 2010 à 613 en 2018, soit une croissance de 3,4 % par an. Cette évolution confirme la tendance à l’augmentation continue du nombre d’évasans observée depuis les années 1980.

Cinq services constituent un premier groupe qui accueille près de 65 % de l’ensemble des patients évasanés hospitalisés : la réanimation (1 130 cas sur la période), la gynécologie obstétrique (582 cas), la pédiatrie néonatologie (549 cas), la neurologie (515 cas) et la cardiologie (476 cas). Si les profils par classe d’âge ou par sexe caractérisent spécifiquement certains services (la pédiatrie pour les enfants, la cardiologie pour les plus de 50 ans et l’obstétrique pour les femmes), le profil démographique des patients en réanimation (22 % de la totalité des entrées aux urgences) est plus diversifié.

Le second groupe est composé de sept services représentant presque un tiers des évasans aériennes d’urgence. Les quatre premiers services d’accueil et d’hospitalisation de ce groupe sont en grande partie liés à des accidents nécessitant des opérations en chirurgie orthopédique ou du système gastro-intestinal.

Des caractéristiques et dynamiques différentes selon les archipels

La part prise par les archipels est variable : les Îles Sous-le-Vent contribuent à 43 % du total des transferts, suivi des Tuamotu (23 %) et des Îles Du Vent (19 %). L’ensemble des Australes, Gambier et Marquises représentent seulement 15 % du total.

Pour l’ensemble de la population, les évasans d’urgence aériennes concernent chaque année environ sept habitants sur mille, avec cependant quelques variations. Ce taux est plus élevé aux Tuamotu (nettement supérieur à 7 ‰), autour de 7 ‰ dans les Îles Sous-le-Vent et aux Australes. Il est légèrement inférieur à 7 ‰ dans les Îles Du Vent et nettement inférieur à 7 ‰ aux Gambier, mais surtout aux Marquises (inférieur à 5 ‰). Au cours de la période, l’augmentation du taux est surtout marquée aux Australes et dans les Îles Sous-le-Vent.

Les évasans aériennes d’urgence connaissent depuis plusieurs années une situation de tension liée à des contraintes logistiques et de ressources (rareté des moyens de transport, rareté du personnel bénéficiant d’une formation adaptée au niveau local, problèmes de communication, etc.), comme le souligne le rapport de la mission pour le Pays portant sur les conditions de prise en charge des patients bénéficiant d’une évacuation sanitaire inter-îles datant de juillet 2021.

L’étude : Conditions de vie de la population : le recours aux évacuations sanitaires aériennes d’urgence en Polynésie française entre 2010 et 2018