JUSTICE – Le frère saoul et agressif déclenche une bagarre familiale générale

Le frère devra quitter le domicile familial et ne plus y revenir au risque d'effectuer les trois mois de prison avec sursis dont il écope.
Le frère devra quitter le domicile familial et ne plus y revenir au risque d'effectuer les trois mois de prison avec sursis dont il écope. (Photo : archives La Dépêche)
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C’est une affaire de violence réciproque. Trois membres d’une famille, à la fois victimes et prévenus dans le dossier, sont appelés à la barre ce vendredi 10 février. Il en manque d’autres, notamment deux frères qui provoquent de graves incidents depuis des mois sur le terrain familial.

L’un n’a pas été poursuivi, sans que personne ne sache vraiment dire pourquoi. L’autre, pourtant convoqué, est absent, alors qu’il est visiblement le cœur du problème. Tiveru (prénom d’emprunt) est le boulet de la famille. Selon les témoignages de sa sœur, son père, son beau-frère, il rentre tous les soirs saoul vers 23 heures ou minuit et insulte les autres membres de la famille. Il s’en prend parfois aux enfants.

Il a déjà été mis dehors, mais il est revenu s’installer sous une tente dans un garage. Depuis, il y a deux à trois conflits violents par semaine, même les voisins s’en plaignent. Ce jour-là, c’est avec un autre frère qu’il s’alcoolise. Il reconnaît d’ailleurs, pendant son audition, avoir bu une bouteille entière de rhum ce jour d’octobre 2022. Lasse d’entendre de nouvelles insultes, c’est tout d’abord la sœur qui tente d’intervenir, mais la diplomatie est impossible et la bagarre commence.

Coups de bambou, de pelle, de chaise de jardin

Impossible d’avoir un déroulé précis des faits. En tout cas, il est très compliqué de savoir qui a tapé en premier. Après la sœur arrive le beau-frère, une cousine, l’autre frère, puis le père de famille, le plus virulent pour calmer l’énergumène. Après des échanges de coups durant lesquels chacun se saisit d’objets à proximité -une pelle, une chaise, une barre à mine, une batte de base-ball -, le patriarche réussit à plaquer le frère au sol, qui reçoit ensuite une belle correction de plusieurs autres membres de la famille. Bilan : six jours d’ITT.

Pour le procureur, il paraît évident que c’est par Tiveru que le malheur arrive, il a d’ailleurs déjà un beau casier. Mais la réaction est excessive car au final, c’est lui qui souffre des plus grosses blessures. Le procureur demande des peines de sursis, entre deux et quatre mois avec sursis probatoire pour le beau-frère déjà condamné. Deux à quatre mois de sursis simple pour la sœur et son père. Huit mois avec sursis probatoire pour le frère indésirable et surtout, une interdiction de contact et interdiction de se présenter au domicile familial.

Interdiction confirmée par le tribunal dans sa décision. Le frère devra quitter le domicile familial et ne plus y revenir au risque d’effectuer les trois mois de prison avec sursis dont il écope. C’est le soulagement sur les visages des membres de la famille présents. Le père est toutefois condamné à deux mois avec sursis pour la violence de sa réaction. La sœur à 30 000 F d’amende pour un coup de pelle. Le beau-frère à 50 000 F. Une condamnation qu’il a immédiatement contestée. Il refuse de payer 50 000 F d’amende alors qu’il dit ne pas avoir donné de coup. Il annonce faire appel à la surprise de son avocat. 

Compte-rendu d’audience Y.P