Maltraitance animale: lancement des premières formations pour les policiers

La maltraitante animale est encore plus importante dans les outre-mer que dans l'Hexagone...
La maltraitante animale est encore plus importante dans les outre-mer que dans l'Hexagone... (Photo : archives LDT)
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Comment détecter la maltraitance et gérer la protection animale: les premières formations de policiers sur ce sujet, récemment annoncées par le ministère de l’Intérieur, ont été lancées mercredi à Clermont-Ferrand.

Fin janvier, le ministre Gérald Darmanin avait indiqué qu’un policier ou un gendarme serait formé et désigné référent sur les questions des maltraitances animales dans les 4.000 commissariats de police et brigades de gendarmerie.

L’ambiance était studieuse mercredi au centre de formation de la police nationale de Clermont-Ferrand. Un groupe de policiers formateurs, volontaires et venus de toute la France, participe à la première session.

La Société protectrice des animaux (SPA) est l’un des partenaires de la formation, ainsi que l’ordre national des vétérinaires.

“Ils apportent du contenu puisque c’est leur quotidien, ils ont une expertise. Dans chaque école, un vétérinaire viendra coanimer des cours”, explique le commandant divisionnaire Eric Jauffred, chef de la division de l’ingénierie pédagogique.

Au total, neuf heures de cours seront données pendant deux jours aux formateurs, qui à leur tour transmettront leur savoir aux élèves de l’école de Police nationale.

L’objectif de la formation est de “permettre aux policiers de détecter les diverses formes de la maltraitance (lutte contre les abandons, maltraitance domestique, actes de cruauté, trafic d’animaux, organisation de combats etc.)” et de déterminer les réponses adaptées à chaque situation, selon le ministère de l’Intérieur.

“On n’a pas cette compétence alors qu’il y a un cadre juridique, des infractions qu’on peut relever, sauf que comme on ne sait pas, on ne fait pas toujours”, observe Christelle Sollier, qui fait une pause dans une longue carrière de policière pour se consacrer à la cellule antitrafic de la SPA.

Mélanie, formatrice à la police nationale, est aussi famille d’accueil pour animaux maltraités ou abandonnés. Elle a fait le déplacement depuis Reims pour suivre ces cours, aux côtés de 12 autres policiers.

“Ça va être important de faire ressortir dans la formation que même si tous les policiers n’aiment pas les animaux, c’est leur rôle de les protéger et surtout de percevoir qu’il y a peut-être derrière d’autres formes de violences dans la famille”, souligne-t-elle, pressée de pouvoir aider au mieux les policiers de terrain.

En France, 12.000 infractions visant des animaux domestiques, apprivoisés ou tenus en captivité ont été enregistrées en 2021 par la police et la gendarmerie, en hausse de 30% depuis 2016, selon les chiffres du ministère de l’Intérieur.

AFP