Zoom sur la communauté turque du Fenua qui appelle à la solidarité

Les plus anciens de la communauté sont installés depuis vingt-huit ans. Ils se connaissent tous et se retrouvent de temps à autre. (Photo MM)
Les plus anciens de la communauté sont installés depuis vingt-huit ans. Ils se connaissent tous et se retrouvent de temps à autre. (Photo MM)
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Après le terrible tremblement de terre du 6 février, la communauté turque du Fenua a appelé à la solidarité et a ouvert un compte en banque pour récolter des dons à destination de la Turquie. La Dépêche est allée à la rencontre de ses membres et leur a demandé comment ils sont arrivés en Polynésie française.


“Nous sommes entre 25 et 30 personnes avec les enfants”, explique Michel Mutlu, porte-parole de la communauté turque au Fenua, plus connu pour être le président de la fédération tahitienne de karaté.
Arrivés en Polynésie française par amour, par le biais de connaissances turques déjà installées ou par l’intermédiaire de l’armée, certains sont chefs d’entreprise, restaurateurs, médecins (cardiologue et généraliste), entrepreneur dans le bâtiment à Tahiti, Rikitea ou Bora Bora.

Les plus anciens de la communauté sont installés depuis vingt-huit ans. Ils se connaissent tous et se retrouvent de temps à autre, “entre hommes ou avec les familles”.
Michel Mutlu indique que les Polynésiens et les Turcs ont “en commun le côté humain et très famille” et c’est pour ça que “je me suis senti très, très bien pour m’installer ici”.

Lui est né en Turquie et est marié à une Chinoise originaire de Tahiti qu’il a rencontrée en 1985 à Paris, alors qu’elle y réalisait ses études. À la naissance de leur premier enfant, ils ont eu envie de revenir au Fenua.
Très impliqué dans la vie associative locale (“J’ai été élevé comme ça”), il “n’a pas pu rester à ne rien faire quand la terre a tremblé dans le sud-est de la Turquie, par patriotisme et en tant qu’être humain”.

La catastrophe du 6 février a fait près de 48 500 morts en Turquie et affecté 13,5 millions de personnes, soit près d’un sixième de la population turque, selon le dernier bilan des autorités.
“Je suis originaire du nord de la Turquie, donc je n’ai pas été directement touché, mais un de notre communauté locale était là-bas quand le séisme s’est produit.”

La Turquie est située sur l’une des zones les plus sismiques de la planète. (Photo AFP)

“Pendant un mois, je me suis démené pour trouver une solution pour venir en aide à mon pays, mais la Turquie ne faisant pas partie de l’espace unique de paiement en euros (Sepa), toutes mes initiatives étaient bloquées. Avec l’appui du Pays, un compte bancaire a pu être ouvert à la Socredo (code banque 17469 ; code guichet 00024 ; n° de compte 20138710000 ; clé RIB 97), en toute légalité”.

Les dons, qui ont déjà atteint “un montant généreux”, seront transférés directement sur un compte bancaire spécial, ouvert par l’ambassade de Turquie à Paris. Ils seront reversés à des organismes bien identifiés, qui portent secours aux populations en Turquie. Il était important que “tout soit fait dans la transparence et que les fonds aillent aux bonnes personnes”.

Le compte est ouvert jusqu’au 30 juin pour recevoir les dons, par chèque ou par virement.

T.I.